lundi 2 mai 2016

RETTY MURRAY


Retty Murray

Pseudonyme de Flore Meurée
Courcelles, le 25/06/1928 -  Souvret, le 05/09/2002

Flore Meurée était l'épouse de Jules Nicaise, né à Souvret le 9 mars 1923 et tailleur d’habits.  Le couple vécut au 70, rue Mattez à Souvret.

Retty Murray, ... quelques mots  dans La Petite Lanterne : Flore de Souvret. A chanté au jubilé de Souvret, à l’INR. Epouse de Jules Nicaise, tailleur d’habits né à Souvret, le 09/03/1923.

Pendant quelques années, ces quelques mots nous indiquaient qu’une Flore de Souvret sous le pseudo de Retty Murray était chanteuse. Et un jour, illumination : Jules Nicaise habitait Souvret et  tailleur d’habits. Eureka, je possède une ancienne liste électorale souvrétoise. Et miracle : en réalité Retty Murray se prénommait Flore et portait le nom de Meurée.

Vite, une amie peut peut-être me renseigner : Annie, la fille du boucher. Coup de téléphone : mais oui, je connais et tu connais sa sœur Jacqueline. Enfin, une éclaircie…

Contact avec Madame Jacqueline Meurée, étonnement de sa part, un petit frémissement dans la voix et oui, elle est d’accord de rassembler ses souvenirs pour évoquer sa sœur.


Flore Meurée à 20 ans - Doc. Jacqueline Meurée

Evocation qu’elle a fait par écrit et qui nous a touché tellement s’est joliment écrit. C’est pourquoi, au lieu de trahir cet émouvant témoignage, nous allons vous le livrer tel que Jacqueline Meurée l’a rédigé : avec son cœur.

«  Née dans une famille dans une famille de musiciens amateurs (son grand-père jouait du bombardon et apprenait la musique à des jeunes gens dont le père de Jules Nicaise), Flore est attirée par le piano qu’elle apprendra dès l’âge de 6 ans avec Flore Erard (une cousine, prof de chant et de piano, diplômée du Conservatoire de Mons) qui donnait ses cours au n° 1 de la rue de la Science à Souvret.
Dès l’âge de 14 ans, Flore entre au Conservatoire de Charleroi et obtient à l’âge de 17 ans, un premier prix de chant et un deuxième prix de piano.

A présent que la guerre est finie, on chante et on danse partout et un premier orchestre se constitue avec des musiciens de Sart-lez-Moulin, Forrière, Souvret. Ils se nomment Albert Deltenre saxo, Vanhopstal saxo, Raoul Nicaise père de Jules trompette, Alfred Gilot à la batterie et Flore au chant et au piano. La mode était bien sûr aux airs anglais et américains. Ce qui fait que Flore s’est mise à chanter « Stormy watcher » en phonétique sous le nom de Retty Murray.

A la Ste Cécile 1947, c’est le coup de foudre entre Jules et Flore et le premier orchestre se dissout avec la mort et la maladie des musiciens. En 1948, André Meutre, ancien élève du Conservatoire, contacte Flore pour créer un nouvel orchestre sous le nom de « Rythmes » orchestre qui sera demandé pour tous les beaux bals : Bal de la Presse, les Climbias, les commerçants, dans tout le Bassin de Charleroi jusque dans les années 56-57 ? à la mort du chef ?

Flore ne cherchera plus un nouvel orchestre et s’occupera du commerce de Jules…

P.S. Elle a fait partie des chœurs du P.B.A. [de Charleroi] un certain temps avec Odette Empain…. Courcelles ».

Alain Richir et Luc Heuchon


Note des auteurs : A notre connaissance,  Flore Meurée n’a jamais enregistré.



vendredi 1 janvier 2016

Georges SIMON

Simon, Georges

 

 
Auto-portrait
Georges Simon - Auto-portrait

Georges Simon est né à Trazegnies le 29 juillet 1908. Il est le fils de Marcel Simon, ingénieur-architecte à Trazegnies et de Berthe Robert, nièce du peintre Alexandre Robert de Trazegnies. 

 

 

Marcel et Berthe Simon à la Côte belge.
(Doc. Famille SIMON)

Georges Simon enfant

(Doc. Famille SIMON)

En 1927, alors qu'il n'a pas encore son diplôme d'architecte en poche, son père lui confie la direction des travaux de redressement de la tourelle du châtelet d’entrée du château de Trazegnies. Il assista cette année-là à la découverte des reliques de Saint Laurent en compagnie de son père.

En 1933, l’Université de Gand lui décerne le diplôme d’ingénieur architecte et Georges Simon entre au bureau d’architecture paternel. Il travaillera en collaboration avec son père jusqu’en 1939 et mènera de front une carrière d’architecte indépendant. Il se marie avec une bruxelloise rencontrée à Coxyde. Le couple eut trois enfants : Arlette, née le 8 décembre 1938 ; Nadine, née le 12 janvier 1941 ; Alex, né le 27 août 1942. 

Georges Simon a également suivi les cours normaux de l’Université du Travail de Charleroi. Par la suite, il donna cours aux étudiants de l’école spéciale d’ingénieurs techniciens de cet établissement. Plus tard, il sera membre du jury de la section Travaux publics. Il enseigna également à l’école technique de Morlanwelz.

 

Redressement de la tourelle du châtelet d'entrée du Château de Trazegnies 
(Doc. "Amis du Château de Trazegnies")

Sous-officier de réserve, il est mobilisé en 1939 et participe à la campagne des 18 jours. A la fin de la seconde guerre mondiale, il est désigné en qualité d’expert pour l’évaluation des dommages causés par l’armée américaine (Claim’s Office). De 1946 à 1948, il est expert pour les dommages de l’armée américaine auprès de l’O.M.A. Il exercera son métier d’architecte jusqu’en 1983.

Comme son grand-père et son géniteur, il sera membre du parti libéral. Après le décès de  son père, il le remplacera dans ses fonctions d’administrateur de la S.A. des Bétons du Centre à Bascoup. Ensuite, il en deviendra l’ingénieur conseil. Parallèlement à ses activités professionnelles, il sera président de l’Association des Ingénieurs de Gand et administrateur-président de la section locale de la Croix-Rouge de Belgique pour Gouy-lez-Piéton, Godarvile, Souvret, Trazegnies.

En 1947, il succède à feu son père en qualité d’administrateur de la Société coopérative "Les Amis du Château de Trazegnies. C’est lui qui clôtura  la série de travaux entamée par son grand-père, poursuivie par son père et qui aboutira à donner à l’Institut technique de Morlanwelz son aspect actuel. Il est le concepteur de l’aile de la rue Abel terminée en 1949.

Lors de la construction de la piste de danse, piste de danse encore visible dans la cour du château de Trazegnies, Georges Simon interdit que l’on plante encore des clous, ... dans le tronc du vieux platane.

Fin 1951, il est choisi comme architecte-auteur de projet pour le redressement de la tour nord-ouest du château de Trazegnies. Jugeant qu’il ne pouvait être juge et partie en l’affaire, il démissionne de son poste d’administrateur de l’association des Amis du Château de Trazegnies. Le conseil d’administration de l’association suspendit donc son mandat le 12 janvier 1952. 

 

Tour Nord-Ouest du Château de Trazegnies après redressement (Doc. "Amis du Château de Trazezgnie")

Le projet de redressement de la tour est audacieux car il s’agit de remettre d’aplomb une masse de plus de 400 tonnes présentant une inclinaison de plus d’un mètre. Georges Simon envisage plusieurs solutions. Les propositions consistaient en un renforcement des stabilités avec ou sans redressement : par précontrainte, par pieux Franqui, par pieux à vis, par redressement. Ce sera la solution des pieux Franqui qui sera retenue lors de l’adjudication publique du 15 février 1952. On découvrit lors des travaux de redressement sous la tour, une cave dont on ne connaissait pas l’existence.

 

Système Franqui utilisé pour le redressement de la tour Nord-Ouest 
(Doc. "Amis du Château de Trazegnies")

C’est à cette époque que l’on démolit partiellement la tour Beyaerts qui menaçait également de s’effondrer. Le 3 mars, Georges Simon adressa une note à Monsieur Dufour, l’architecte de la Commission royale des Monuments et des Sites, signalant que la tour était redressée, les vérins enlevés et le bétonnage en cours. Quand les travaux de la tour furent terminés, c’est tout naturellement que le conseil d’administration des Amis du Château de Trazegnies lui offre le 14 janvier 1953 de reprendre sa place en son sein.

Dans une lettre datée du 27 octobre courant, Georges Simon fait part de son refus de réintégrer l’association en qualité d’administrateur. En cause, une série de divergences de vue entre lui et l’administrateur gérant Monsieur Franz Mal. Ce dernier avait convaincu le conseil d’administration de confier la seconde phase de la restauration du vieux château féodal à Georges Simon en lui adjoignant l’éminent architecte Simon Brigode alors que dans un premier temps, le conseil d’administration en séance du 10 février 1953 avait désigné Georges Simon à l’unanimité, sur proposition de l’architecte provincial Monsieur Lavendhomme, pour le projet d’ensemble des travaux de réhabilitation du château. Georges Simon est très déçu et refusera d’entendre encore parler du vieux château de Trazegnies pour lequel, son grand-père, son père et lui avaient tant œuvré.

Nous n’en voulons pour preuve que L’affaire du motif en fer forgé de l’aile Beyaert. Dans un courrier daté du 17 juin 1955, Franz Mal lui rappelle sa demande de restitution du motif en fer forgé. Dans une note manuscrite dont l’auteur nous est inconnu, il est signalé que Georges Simon a téléphoné et qu’il a dit qu’il y a un mois et demi que la couronne a été déposée au château et qu’il demande qu’on le laisse tranquille une bonne fois avec le château car, on a déjà été suffisamment grossier avec lui ! Il a d’ailleurs précisé que cette pièce du château lui avait été offerte par l’entrepreneur des démolitions qui en avait la propriété. L’auteur de la note, datée du 20 juin 1955, pense qu’il faudrait envoyer une lettre de remerciement.

A Charleroi, c’est l’époque des grands travaux. Le Conseil communal de Charleroi en séance du 6 août 1954 adopte le projet de construction d’un nouveau groupe scolaire au Centre pour remplacer les locaux de l’école Cobaux et de l’école des filles devenus impropres à l’enseignement. La Ville de Charleroi fait appel aux services de Georges Simon pour la réalisation des plans du projet de la première phase des travaux dont le coût est estimé à 38 080 938 francs et 30 centimes ??? 

 


Ecole "Cobaux" à Charleroi (Photos de l'auteur)

Au Conseil communal de Charleroi du 21 novembre 1958, les conseillers adoptent le projet de la deuxième phase des travaux de construction du groupe scolaire du Centre. L’inauguration officielle des nouveaux locaux eut lieu le 16 octobre 1961. Le 16 janvier 1959, le nouveau collège échevinal mis en place suite aux élections de 1958 vote le projet de construction d’une bibliothèque communale au boulevard Defontaine remis par les architectes Ch. Bailleux et G. Simon. Le coût des travaux est estimé à la somme de 3 500 000 francs.

 
Bibliothèque "Rimbaud" - Charleroi (Photos de l'auteur)

Pour établir les plans de la bibliothèque, les architectes se référèrent à l’étude bibliothéconomique établie par le bibliothécaire, Monsieur Van Damme et l’Inspecteur des Bibliothèques publiques, Monsieur Van Bellaiengh. L’équipement mobilier fut dessiné entièrement par les architectes pour répondre aux normes définies par le bibliothécaire et l’Inspecteur des Bibliothèques. La nouvelle bibliothèque communale de Charleroi fut inaugurée le 14 avril 1964 par le Ministre des Travaux publics Georges Bohy.

En 1940, il dessine les plans de l’internat de l’Athénée royal de Gosselies. 

Internat de l'Athénée royal de Gosselies (Photo de l'auteur)
 
Et, en 1949, il exécute les plans du nouvel Athénée royal de Gosselies. 


Athénée royal "Les Marlaires" à Gosselies

En 1955, c’est lui qui établit les plans des bureaux de poste de Trazegnies dont les travaux seront terminés le 20 août courant.
  

Sa carrière terminée, il se retire au 23 de l'avenue A. Huysmans à Ixelles et se consacre entièrement à sa passion du dessin et de la peinture. Son épouse décède le 19 septembre 1978. Georges Simon aimait particulièrement dessiner et peindre aux cours de ses voyages. Il a notamment exposé ses œuvres aux cimaises du château de Trazegnies en juillet 1999. Il a donné plusieurs conférences à l’A.I.G. à Charleroi et au Rotary de La Louvière et écrit divers articles pour différentes revues.

 
Georges Simon et Roger Brunet en 1999 (Photo "Amis du Château de Trazegnies)





  

Bio-bibliographie


Questionnaire.

A.J.

Bibliothèque...

La bibliothèque communale de Charleroi,
« Architecture »,
n° 64, sept.-oct. 1964, p. 658-[663], ill.

Lanckriet, Cyrilla

Il y a vingt ans, une entité est née
. – Trazegnies : Impr. Chapelle, 1997
. – 136 p. : ill.
. – Simon : p. 24-26

Platane, le

Le platane murmure toute son admiration et sa gratitude
à Monsieur l’architecte Georges Simon,
« Echos »,
n° 17, 01/1997, 21/03/1997, p. 28-29, ill.


Le platane murmure,
« Echos »,
n° 18, 02/1997, 21/06/1997, p. 25

Redressement...

Redressement d’une tour de château,
In  « Chronique des Travaux publics »,
26 nov. 1965

Schaeffer, Pierre-Jean

Charleroi : 1830-1994 : histoire d’une Métropole
. – Ottignies LLN : Quorum, 1995
. – 465 p.
. – p. 283, 287, 293

Simon, Georges

Le château de Trazegnies : note complémentaire à
celle du 4 juillet 1949
. – Ixelles : Georges Simon, 25 octobre 1988
. – 1 fe

Simonis, Joëlle

Le château de Trazegnies : étude historique et architecturale
. – [S.l.] : Université catholique de Louvain, Inst. Sup. d’Archéologie
     et d’Histoire de l’Art, 1994
. – 131 fe : ill.
 . – Mémoire
. – Bibliographie hors-texte
. – Georges Simon : p. 64

Travaux...

Les travaux de réparation au château historique de Trazegnies,
in « Journal de Charleroi » ?

Les travaux de redressement de la tour Nord-Ouest du château de
Trazegnies touchent à leur fin,
in « Le Journal de Charleroi »,
13 mars 1952

V.

Le redressement de la tour du château de Trazegnies :
un travail délicat,
in « Le Peuple »,
18 mars 1953

Wauthier, Willy

Restauration,
« Echos »,
n° 7, 03/1994, p. 25-27, ill.