Introduction
Alors que nous
préparions une étude consacrée à l’ensemble architectural réalisé par
l’architecte Marcel Simon situé place Larsimont, nous nous sommes rendu
compte au cours de nos recherches que son père Alexandre était
l’architecte attitré de l’Administration communale de Trazegnies.
Cela
nous a incité à prolonger nos investigations et nous avons découvert
qu’un troisième membre de la famille, prénommé George, avait suivi la
voie familiale. Tout en allant, nous avons appris qu’ils avaient œuvré
tous trois à la préservation du vieux château de Trazegnies et à
l’édification de l’Institut technique de Morlanwelz.
Cela
nous a donné l’idée de monter une exposition afin de rendre hommage à
ces trois hommes fiers du passé de leur commune et de son patrimoine
architectural. Cette exposition fut présentée au château de Trazegnies
du 31 juillet au 26 septembre 2004. Certains aspects de cette exposition
parurent peut être lacunaires aux visiteurs. Mais, les archives
familiales furent détruites lors des représailles qui firent suite à
l’assassinat d’Oswald Englebin, bourgmestre du Grand Charleroi en août
1944.
Néanmoins, le résultat fut positif.
Diverses personnes venues visiter l’exposition nous firent part de leurs
souvenirs et nous permirent de combler certains vides. C’est ainsi que
nous avons pu compléter les données que nous possédions et vous
présenter cette bio-bibliographie dédiée nos trois architectes
trazegniens.
L'exposition "Simon" fut réalisée
avec le soutien des Amis du Château de Trazegnies, la Firme Sopura de
Trazegnies, le photographe Daniel Bastin de Souvret, la Région wallonne,
l’Institut technique de Morlanwelz et le Centre de prêt de la
Communauté française.
Mais, cette exposition et
la bio-bibliographie ci-dessous n'auraient pu se concrétiser sans le
concours des personnes dont vous pourrez lire les noms ci-après :
Madame
Arlette Simon et son frère Alexandre pour leurs souvenirs précieux, leurs
renseignements, les documents prêtés et leur
gentillesse. N'oublions pas de citer mon ami Roger Brunet, Annette... ,
Messieurs Robert Delcroix et Christian Lemaire.
Et, maintenant place au véritable sujet de cette notice et,à tout seigneur, tout honneur....., nous débuterons par ....
Alexandre Simon
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Alexandre Simon - Doc. Famille Simon |
Alexandre
Simon est né à Trazegnies le 24 février 1846. Cet imminent architecte
réalisa de nombreux édifices publics et religieux notamment dans
l’entité de Courcelles. Il était le fils de Pierre Simon, secrétaire
communal de Trazegnies de 1825 à 1874 et de Jeanne Delval.
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Pierre Simon (Doc. Famille SIMON) |
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Jeanne Delval (Doc. Famille SIMON) |
Après ses
études d’ingénieur architecte à l’Université de Gand, il installe son
bureau d’étude à la rue du Château, n° 20 à Trazegnies et épouse
Mademoiselle Célinie Jouniaux, nièce d’Anatole Jouniaux, directeur du
Charbonnage de Courcelles-Nord.
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Célinie Jouniaux (Doc. Famille SIMON) |
1860 - 1869
Nous
trouvons la première trace de ses travaux en 1864. Alexandre Simon
dresse les plans de la nouvelle église Saint-Martin de
Biesme-sous-Thuin. Cette construction de style néo-roman est réalisée en
briques et pierres de taille. Elle comporte trois nefs de quatre
travées, une tour , un chevet à trois pans et deux sacristies. Les
toitures sont réalisées en ardoises.
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Eglise de Biesmes-sous-Thuin (Photos de l'auteur) |
En 1866, il
réalise un projet de restauration du côté latéral droit de la nef de
l’église paroissiale de Trazegnies. Les plans portent la date du 20
décembre.
1870 - 1879
En
1870, il réalise des plans destinés à la restauration de l’église de la
Sainte-Vierge à Fourbechies. Ces plans portent la date du 18 janvier.
Alexandre Simon préconise l’érection d’une tour. L’architecte provincial
qui s’est rendu sur place n’y trouve rien à redire car l’église de
Fourbechies ne présente aucun caractère remarquable. Il trouve seulement
que la porte et les ouvertures prévues par A. Simon ne sont guère en harmonie comme dimensions et que la tourelle avec escalier pourrait être mieux dessinée.
Le 21 juin 1871, la Commission royale des Monuments approuve le projet
mais signale que la porte devrait être plus haute et que la charpente de
la flèche soit reliée à la maçonnerie de la tour.
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Eglise de Fourbechies (Photo de l'auteur) |
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Cette année 1870, il
dessine les plans pour l’agrandissement de l’église paroissiale de
Godarville dédiée à... Saint-Godard. Membre du parti libéral, Alexandre Simon siège pour la première fois en 1872 au Conseil communal de Trazegnies.
En
1874, une partie des habitants de Courcelles demande la construction
d’une église entre les hameaux de Nolichamps et de Forrière. La
Commission royale des Monuments partage l’avis de Monsieur l’architecte
provincial Vincent de la nécessité de cette seconde église. Dans un
premier temps, il est fait appel à Monsieur le curé Duray,
curé-architecte à Ellignies, qui remet un projet dans le courant du
premier semestre 1876. Vu l’amateurisme certain de l’auteur de projet ,
la Commission royale des Monuments préconise de s’adresser à un
architecte professionnel. L’administration communale de Courcelles fit
donc appel à Alexandre Simon.
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Eglise Saint-Luc de Courcelles-Forrière |
En février 1877,
les plans de la future église de Courcelles-Forrière que reçoit la
Commission royale des Monuments, après quelques légères modifications
(renforcement des piliers de transept, dégagement des demi-colonnes
contre les murs, les arcs....de la nef doivent surplomber sur le
diamètre du fut des colonnes, donner une petite base aux colonnes pour
créer un meilleur effet, donner plus de courbes aux voûtes, réétudier la
flèche de la façade principale avec suppression du pignon en dessous de
la flèche et donner directement une base à celle-ci), présente un
édifice de type néo-gothique affublé d’une tour octogonale de forme
irrégulière (forme imposée par la Commission royale) et doté d’une nef
comprenant cinq travées flanquées de collatéraux. Le montant estimatif
des travaux est de 69 967 francs et onze centimes. Le projet est
approuvé par la Commission royale en séance du 28 courant.
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Eglise Saint-Luc de Courcelles-Forrière - Détails (Photos de l'auteur) |
Le
29 décembre 1876, le conseil communal de Rance, réunit sous la
présidence du Bourgmestre Alphonse Petit, débat d’un projet de
restauration de la maison communale demandé à Alexandre Simon quelques
temps auparavant. Le coût des travaux de restauration étant jugé trop
élevé, le Conseil communal décide de renvoyer les plans, devis et cahier
des charges à notre architecte afin qu’il revoie sa copie à la baisse.
En 1876, l’Administration
communale de Rouveroy procède à la construction de la première école communale
de la commune d’après les plans d’A. Simon.
Le
27 janvier 1878, Alexandre Simon présente au Conseil communal de
Trazegnies les plans, devis et cahier des charges des futures écoles de
la Couturelle. Le cahier des charges prévoit la fabrication des briques
sur le terrain acquis pour la construction des futures écoles. Les
conseillers communaux décident d’ajourner l’approbation des projets des
écoles de la Couturelle et charge le collège échevinal de faire
pratiquer les fouilles nécessaires pour s’assurer de la qualité des
terres à briques.
Le Conseil communal de Rance réunit en date du 28
janvier 1878 décide, suite aux modifications apportées par A. Simon à
son projet de réhabilitation, que la maison communale de Rance sera
restaurée suivant les plans, devis et cahiers des charges dressés par
notre architecte. Le montant estimatif des travaux s’élève à 8 942
francs et 84 centimes.
Le Conseil communal de
Trazegnies du 6 février 1878 approuve les projets établis par
l’architecte Simon pour les écoles à construire au centre de la commune (
2 nouvelles classes primaire et gardienne) avec travaux de grosses
réparations aux anciennes classes (écoles des garçons et des filles)
ainsi que pour les locaux à établir à la Couturelle. Le montant des
travaux est estimé à 15 124 francs. Alexandre avait prévu des salles de
classe à l’étage mais, les conseillers présents refusent ce projet car
cela n’avait ni été proposé ni voté par le Conseil. Le même mois, A.
Simon dresse les plans et profils d’une modification proposée au tracé
du chemin n°5 dit du Bultiau.
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Ecole des Filles du Centre à Trazegnies (Ed. Veuve Henri Vilain) |
Le 11 mars 1878, la première pierre de l’Eglise Saint-Luc à Courcelles-Forrière est posée. Dans son livre “Courcelles en cartes postales”, Jean-Lucq-Timsonnet écrit que son architecture est visiblement inspirée par des croquis d’anciens briquetiers et
que l’église fut vraisemblablement ouverte au culte dans le courant du
dernier trimestre 1879. Le 19 avril 1878, le Gouverneur du Hainaut
soumet à la Commission royale des Monuments un projet de restauration de
l’église paroissiale Saint-Lambert à Courcelles établi par notre
architecte. En effet, une lézarde est apparue dans la tour. La
Commission donne son feu vert au projet en date du 24 avril. Suite aux
élections communales d’octobre 1878, Alexandre Simon est à nouveau élu
au Conseil communal de Trazegnies avec 120 voix de préférence.
En
séance du 13 février 1879, le Conseil communal de Trazegnies vote
l’achat d’une parcelle de terrain appartenant à Monsieur Clément
Philippe et ses enfants pour la construction d’une 4ème classe destinée à
l’Ecole des filles du Centre pour la somme de 3 750 francs. Mais, le
Conseil communal du 16 octobre ajourne l’approbation de cette
construction car superflue pour l’instant.
En
juin 1879, la tour de l’église Saint-Lambert de Courcelles s’est encore
détériorée, les travaux de réparation prévus en 1878 n’ayant pu être
entamés avant l’hiver, il est nécessaire de présenter un nouveau projet
de restauration. Pour cela, A. Simon effectue le plan d’un relevé de la
tour de l’église Saint-Lambert. En effet, la tour se lézarde à plusieurs
endroits et la maçonnerie est soufflée sur une hauteur de 16
mètres à partir du sommet à cause de l’action conjuguée des
infiltrations d’eau et du gel. Alexandre Simon fait remarquer que les
chaînes d’angle ont été brisées sous les effets du gel intervenu durant
l’hiver 1878-1879. Afin de réduire la charge verticale, il préconise de
réduire la hauteur de la tour de 5 mètres. Il propose également de
remplacer le dôme surplombant la tour par une flèche ordinaire. Le coût
des travaux est estimé à la somme de 19 942 francs et quatre-vint-sept
centimes. Le 29 juin, la Commission royale des Monuments approuve le
projet.
Cette année-là, l’Administration
communale de Souvret demande à Alexandre Simon de présenter au conseil
communal et à la fabrique d’église, une version modifiée des plans
établis précédemment par l’architecte Tirou pour l’édification d’un
nouveau lieu du culte à Souvret. Ce projet sera terminé à la date du 02
octobre 1879. par le Gouverneur du Hainaut en mai Gouverneur du Hainaut.
Le 23 septembre 1879, le Conseil communal de Trazegnies approuve les
plans, devis et cahier des charges dressés par Alexandre Simon pour
l’ameublement d’une 4ème salle d’école à l’usage des garçons. En
octobre, A. Simon réalise un plan d’implantation des constructions à
ériger sur la place communale de Souvret. Aujourd’hui, cela s’appelle Aménagement du centre urbain.
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Ecole communale Place J. Lagneau (Photos de l'auteur) |
1880 - 1889
Le 24 mars 1880, le Conseil communal
de Rouveroy décide la construction à frais commun avec la commune de
Croix-lez-Rouveroy d’une école primaire des filles et d’une école gardienne. Le
budget alloué au projet de construction est de 18 000 francs. C’est un entrepreneur
de la commune, Eugène Tirou qui est chargé des travaux. Cette fois
encore, la commune de Rouveroy fait appel à A. Simon pour dresser les plans de
l’ouvrage.
Le
5 juin 1880, la Commission royale des Monuments étudie un projet de
renouvellement de deux portes latérales et de l’installation de nouveaux
vitraux peints dans deux fenêtres de l’église Saint-Lambert à
Courcelles soumis par notre architecte et donne un avis favorable. Les
vitraux ont été réalisés par le peintre Van der Poorten en tenant compte
des observations de la Commission.
Le Conseil
communal de Trazegnies du 23 juillet 1880 constate l’urgence de
construire une école gardienne et décide de procéder à l’acquisition
d’un terrain. Cependant, Alexandre Simon a dressé un projet initialement
prévu pour la construction d’une 4ème classe pour l’école des filles du
Centre et qui présente l’avantage d’un terrain déjà acheté à la rue de
Pont-à-Celles. En conséquence, l’assemblée approuve ce projet pour la
construction de la future école gardienne. Le coût des travaux est
estimé à 9 432 francs 58 centimes.
Au début de
1881, la Commission royale des Sites approuve le projet de construction
d’une justice de paix avec locaux pour l’administration communale de
Merbes-le-Château de notre architecte trazegnien. C’est en janvier 1881
qu’il met la dernière main aux plans devant servir de support à la
réalisation de grosses réparations à l’église Saint-Louis de Gonzague de
Monceau-sur-Sambre.
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Hôtel de Ville et Justice de Paix de Merbes-le-Château (Photos de l'auteur) |
Le 10 avril 1881, après bien
des tergiversations, la Fabrique d’église de Souvret donne son accord
au projet d’église d’Alexandre Simon et en mai 1881, le Gouverneur du
Hainaut approuve le projet et le soumet à la Commission royale des
Monuments. Le 23 juin 1881, la Commission répond que le projet
d’Alexandre Simon est sujet à de nombreuses observations et s’étonne que
le projet d’église dressé par l’architecte Tirou ait été abandonné et
demande que ce projet lui soit envoyé ainsi que le plan cadastral. En
date du 27 juillet, le Conseil communal de Souvret par l’entremise du
Ministre de la Justice répond que si la Commission est compétente pour
donner un avis sur les plans, elle n’a pas à s’immiscer dans le choix de
l’architecte, choix qui est du ressort du Conseil communal. Mais malgré
tout, l’Administration communale signale que si elle s’est passée des
services de Monsieur Tirou, c’est parce qu’elle a reconnu en lui une mauvaise foi préméditée et qu’en outre, on lui a payé son projet.
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Eglise de Souvret (Photo Ed. Cirylle Grégoire) |
Le
29 juillet, Alexandre Simon demande à être reçu par la Commission pour
entendre ses observations quant à son projet d’église. Ce sera chose
faite en séance du 6 août. A cette occasion, la Commission lui fait part
de ses remarques que nous connaissons grâce à une lettre datée du 18
septembre 1881 adressée au Ministre de la Justice. Cette lettre dit en
substance : M. Simon y a été invité à modifier son projet, et notamment, l’ornementation de la tour, il devait également renoncer aux piliers moulurés
sans chapiteaux, système qui avait l’inconvénient grave de ne pas
permettre une liaison parfaite entre les voûtes en plâtrage & la
maçonnerie ... des colonnes ; en outre les arrêtes moulurées de ces
colonnes étaient indiquées comme plâtrées : elles devaient dès lors
souffrir des moindres chocs. Nous avions conseillé à M. Simon de
construire des colonnes rondes avec des chapiteaux dont ... recevraient
la retombée des arêtes de la voûte. Mais compte tenu du courrier daté du 21 août?, l’Administration communale de Souvret adresse à A. Simon lui signalant que le Conseil communal, consulté sur les modifications que vous y avez apportées, a émis l’avis de “maintenir le style primitivement adopté” (souligné dans le texte) en vous laissant le soin de Satisfaire pour les détails, aux observations de la Commission..., la Commission donne son aval au projet.
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Eglise de Souvret |
La
lecture du procès verbal de la séance du Conseil communal de Trazegnies
du 6 septembre 1881 nous apprend que la section gardienne formant
annexe de l’école des filles est construite. Cette même année, les plans
destinés à la construction de l’église de Souvret reçoivent
l’approbation de la Commission royale des Monuments. Le 2 décembre, le
Conseil communal de Souvret approuve l’adjudication des travaux pour
l’édification de l’église paroissiale pour un montant de 84 990 francs.
L’entrepreneur qui se chargea des travaux semble être Adrien Pigeolet de
Waterloo. Les travaux débutent en 1882 et l’église Saint Barthélémy est
consacrée par le doyen de Fontaine-l’Evêque le 30 mars 1884. L’église
paroissiale de Souvret est de style néo-gothique, possède une tour
octogonale avec flèche et un chœur à cinq travées, un peu comme l’église
de Courcelles- Forrières.
Au cours de ce dernier
semestre de 1882, il réalise les projets de restauration de l’église du
Centre et du presbytère de Rosseignies à Obaix.
Le
29 avril 1882, le Conseil communal de Trazegnies approuve les plans,
profils, devis estimatif et cahier des charges dressés par l’architecte
Alexandre Simon pour la mise en adjudication des travaux de construction
des murs de clôture, morgue, loge du fossoyeur, … pour le cimetière
communal. Il est à noter que la fabrication des briques sur le nouveau terrain du cimetière est concédée à H. Melengrez jusqu’à la fin de la campagne à briques de 1882 (Conseil communal du 3 octobre 1882).
Suite
aux élections communales d’octobre 1884, le nouveau conseil communal de
Trazegnies est installé le 3 janvier 1885. Alexandre Simon qui a obtenu
233 voix est réélu conseiller. Le mandat d’échevin de M. Ghislain étant
expiré, il est procédé par vote à l’attribution de son ancien poste. M.
Ghislain est "redésigné" par 9 voix comme premier candidat, Messieurs
Alexandre Simon et Ernest Moriamé obtiennent chacun 1 voix. M. Grégoire
quant à lui est désigné deuxième candidat après les deux derniers tours
par 6 voix contre 3 voix à Simon et 2 voix à Henry.
Le
31 août 1885, le Gouverneur du Hainaut soumet le projet de restauration
de l’église de Roselies qui a été demandé à Alexandre Simon. Outre les
restaurations à effectuer, la commune de Roselies a prévu l’achat de
confessionnaux, la construction d’une grande porte, d’un autel, de fonts
baptismaux et de bénitiers en marbre. Cependant, il y a un hic. La
dépense totale s’élève à 12 242 francs et 19 centimes et la commune ne
dispose que de 3 060 francs et des poussières. Dans ces conditions,
l’Etat et la Province doivent intervenir dans les frais. L’architecte
provincial préconise en conséquence de se limiter aux travaux de
réparation les plus urgents. La Commission royale des Monuments, en date
du 19 septembre, décide alors de soumettre l’affaire au Comité
provincial.
Le 14 octobre, le comité provincial
constate que la construction de l’église date de 15 ans, qu’il y a lieu
de remédier au mauvais écoulement des eaux de pluie et propose des
solutions pour remédier à cet état de chose. Le comité provincial trouve
qu’un seul confessionnal suffirait et que pour le carrelage du chœur,
un pavement en marbre noir et blanc suffit, … En date du 10 septembre
1885, la fabrique d’église de Roselies souhaite un prompt examen de
l’affaire. Après modification des plans par Alexandre Simon, la
Commission royale des Monuments approuve le projet le 22 janvier 1886.
La
lecture du « Journal de l’Instruction populaire de Morlanwez » daté du
25 avril 1886 nous apprend que l’architecte Alexandre Simon était membre
du comité de la section locale de Trazegnies de l’institution dont ce
journal était l’organe de propagande. Au Conseil communal de Trazegnies
du 28 décembre 1886, le conseiller communal Antoine Henry prend la
parole pour déclarer que, Monsieur Simon ne pouvait prendre part au
vote de la dernière séance sur la proposition de repavage faite par le
commissaire-voyer Monsieur Delval, à cause de sa parenté avec celui-ci …
Ce projet avait été admis lors de la séance du 6 novembre 1886 par 5 voix contre 2 (Henry et Mattez) et 1 abstention (Labenne).
En
1887, l’Ecole de Dessin et d’Industrie de Morlanwelz instituée en 1866
par Arthur Warocqué est devenue trop exiguë. En conséquence, son fils
Georges demande à Alexandre Simon d’établir les plans d’une nouvelle
construction comprenant douze salles de cours, une bibliothèque et un
bureau. Ce bâtiment sera implanté sur l’emplacement de l’ancien
pensionnat Manderlier et accolé à l’Ecole primaire communale des Filles.
Simon présente les plans d’un bâtiment de style vaguement néo-roman.
Son soucis est de respecter le style de l’école primaire communale des
Filles et créer ainsi une harmonie architecturale. Le plan définitif
prévoit 20 classes éclairées au gaz donnant sur de vastes couloirs.
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Institut technique de Morlanwelz (Photo) |
La
première pierre est posée en 1887 et l’école industrielle de Morlanwelz
est inaugurée officiellement le 8 octobre 1888. Une médaille
commémorative est frappée à cette occasion et représente une vue en
perspective de l’édifice. Les travaux et le mobilier auront coûté
environ 120 000 francs.
Le 1er avril 1887, le Gouverneur du Hainaut
soumet à la Commission royale des Monuments le projet de placement de
quatre consoles à la partie antérieure du jubé de l’église Saint
Gonzague de Monceau-sur-Sambre. Ce travail a été imposé lors de
l’approbation par la Commission du projet de placement d’un buffet
d’orgue en 1883. Le Gouverneur a joint à sa demande un plan réalisé par
Alexandre Simon. La demande semblant ne pas avoir reçu de réponse,
Monsieur Houtart, président de la fabrique d’église prie la Commission
d’examiner le projet dans les plus brefs délais en date du 18 mai. La
Commission refuse le projet en séance du 4 juin 1887 et demande une
nouvelle étude inspirée d’un meilleur style. Le 15 août, Alexandre Simon
demande alors d’être reçu par la Commission. La rencontre a lieu le 27
août. La lecture du Bulletin des Commissions royales d’Art et
d’Archéologie du deuxième trimestre 1888 signale que la Commission a
donné un avis favorable au projet.
Le 29
septembre 1887, la Commission est à nouveau sollicitée pour un projet de
restauration de l’église paroissiale de Monceau-sur-Sambre par le
Ministère de la Justice. Il est joint trois plans élaborés par Alexandre
Simon au dossier concernant des réparations à effectuer aux toitures,
aux chéneaux et à des travaux de cimentage. La Commission approuve le
projet en date du 21 janvier 1888. Le montant des travaux s’élève à 14
francs et trois centimes.
Le Conseil communal de
Chapelle-lez-Herlaimont du 28 février 1888 vote la création d’une
nouvelle maison communale et charge A. Simon d’en dresser les plans.
Cette année-là, l’église paroissiale de Monceau-sur-Sambre, agrandie en
1873, nécessite de nouveaux travaux. Le conseil communal de Monceau
confie l’élaboration des plans à Alexandre. Ces plans seront approuvés
par la Commission royale des Monuments le 21 janvier 1888. Le 16 mars,
rebelotte. Le gouverneur soumet un nouveau plan de consolidation du jubé
dessiné par Alexandre Simon en date du 16 mars 1888. Cette fois, la
Commission donne son approbation.
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Hôtel de Ville de Chapelle-lez-Herlaimont (Imp.J. Defossez) |
La maison
communale de Roux construite vers 1820 devenue insalubre suite aux
dégâts miniers, le Conseil communal rovien avait décidé le 14 juillet
1887 de la faire restaurer. Mais l’avant-projet dressé par l’architecte
Bonnet ne reçut pas l’aval du Gouverneur du Hainaut, celui-ci préférant
une reconstruction pure et simple sur des bases solides. L’architecte
Bonnet étant décédé, l’Administration communale de Roux porte son choix
sur Alexandre Simon qui soumet un projet daté du 7 mai 1889 au Conseil
communal du 28 mai suivant. Le Conseil communal approuve les plans,
devis et cahier des charges qui prévoient un budget de 40 008 francs et
40 centimes pour le nouveau bâtiment. Mais, la commune de Roux se voit
obligée le 11 octobre 1889 de renoncer à l’édification de sa nouvelle
maison commune.
C’est également en ce mois
d’octobre que notre architecte demande l’obtention d’une concession de
terrain au cimetière communal de Trazegnies d’une contenance de 9 m2 80
c.
1890 - 1899
Cette
même année, il travaille en collaboration avec le géomètre-expert E. Docquier à
la réalisation du projet de reconstruction de l’église Saint-Joseph de
Bailièvre, détruite par un incendie dans la nuit du jeudi 18 août 1892 . Les plans sont terminés à la date du 12 octobre 1892. Le devis
s’élève à 44 512 francs et 85 centimes. Le Conseil communal de Bailièvre
approuve les plans prévoyant une église à une seule nef. Quant à la Commission royale des Monuments, elle
émet quelques remarques et ajourne le projet. En effet, la façade laisse
à désirer, la charpente n’est pas bien combinée et la coupe
transversale ne correspond pas à la coupe longitudinale. A. Simon est
convoqué pour le samedi 18 mars 1893 à Bruxelles afin d’en débattre.
Alexandre Simon accepte de rencontrer les membres de la Commission. La
réunion semble avoir été reportée au 1er avril et A. Simon soumet
quelques temps plus tard un nouveau projet remanié suivant les
recommandations de la Commission royale.
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Eglise de Bailièvres (Photos de l'auteur) |
A savoir
: augmentation des contreforts de la façade principale, diminution du
diamètre de l’oculus, suppression de l’étranglement de la flèche. Le
coût total du devis estimatif des travaux s’élève à la somme de 45 626
francs et trente-six centimes. L’édifice de style néo-roman ainsi conçu
pourra contenir 380 personnes. La tour de façade est coiffée d’une
flèche de forme pyramidale. La reconstruction de l’église paroissiale
Saint-Joseph sera terminée en 1894 comme l’atteste un cartouche sis
au-dessus du portail.
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Eglise de Bailièvres (Photos de l'auteur) |
Le 20 août 1892, le
Ministre de la Justice soumet à la Commission royale des Monuments les
plans demandés par la commune de Roselies à Alexandre Simon pour le
projet de construction d’un presbytère destiné au desservant de son
église paroissiale. Le devis s’élève à 14 703 francs et soixante-neuf
centimes. L’architecte provincial donne un avis favorable au projet
mais, il estime que ... la dépense n’est pas en rapport avec le peu d’importance de la paroisse et avec la position du curé d’une si petite commune. Il
est d’avis de supprimer une chambre au rez-de-chaussée et à l’étage. Le
10 septembre 1892, la Commission royale des Monuments émet de nettes
réserves quant au projet remis par Alexandre Simon. Elle estime la
façade des plus banales et n’a rien qui la distingue des
constructions particulières, l’escalier est trop raide, ..., les 4
marches placées [dans] le vestibule présenteraient un inconvénient pour
la circulation.
Le 9 novembre 1892, le
Ministre de la Justice présente à la Commission un nouveau projet
d’Alexandre Simon pour la construction du presbytère de Pont-de-Loup. La
Commission royale le trouve encore plus médiocre que le premier et
invite Alexandre Simon à étudier à nouveau le projet et de donner à la façade un caractère de simplicité mieux en rapport avec sa destination.
Suite à ces dernières remarques, Alexandre Simon adresse une lettre
datée du 24 décembre 1892 à la Commission royale demandant à être reçu.
Dans son courrier, Alexandre s’étonne que la Commission trouve son
projet de façade pas assez simple alors que précédemment, elle
était trop ordinaire. Il fait par ailleurs remarquer qu’il avait soumis
son dernier projet à l’architecte provincial et à un membre de la
Députation permanente qui s’étaient montrés très étonnés de la décision
de la Commission. A sa demande, il sera convié à se rendre à Bruxelles
le 7 janvier 1893 pour être fixé des intentions de la Commission royale à
ce sujet.
C’est en 1892 (ou 1891) que le Docteur
Louis Dogniaux, célèbre chirurgien-philantrope jumétois, charge Alexandre de
dresser les plans d’un institut à construire à la rue du Moulin de
Heigne (actuellement rue de l’Institut Dogniaux). (1)
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Institut Dogniaux à Jumet - Vues aériennes |
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Institut Dogniaux - Pavillon et Solarium |
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Institut Dogniaux -Vues intérieures |
En
1893, le Collège échevinal de Morlanwelz contacte 4 architectes pour
l’élaboration d’une nouvelle maison communale. A savoir : Maurice
Bisschop, Léonce Laureys, Jules Picquet de Bruxelles et … Alexandre
Simon de Trazegnies. Ces derniers sont soumis à des exigences bien
précises de la part des autorités communales et sont priés de remettre
leurs projets pour le 15 mars au plus tard. Une commission spéciale est
constituée pour choisir le meilleur projet. Le 27 mai 1893, la
commission désigne l’architecte bruxellois Bisschop. Alexandre Simon
recevra 100 francs pour sa peine.
Le 12 janvier
1893, il remet à la Commission royale des Monuments les plans modifiés,
selon les recommandations qu’elle lui adressées, du presbytère de
Roselies. Le 10 janvier 1893, notre architecte trazegnien signe les
plans qu’il a modifié, à la demande de la Commission royale des
Monuments, pour le projet de sacristie pour l’église de Roselies. Dans
la lettre datée du 12 janvier 1893 qui accompagne les plans modifiés du
presbytère de Roselies, il profite de l’occasion qui lui est offerte
pour avertir la Commission royale de l’intention émise par les
charbonnages de Mariemont-Bascoup de morceler le vieux château de
Trazegnies.
Il insiste auprès de la Commission, vu le passé historique du château, ... pour que ces Messieurs puissent le visiter dans l’état actuel avant qu’il ne subisse des transformations. A cet effet, Alexandre Simon se propose d’organiser une excursion à Trazegnies pour les membres de la Commission ... aussitôt que le temps le permettra...
En
séance du 14 janvier, la Commission royale étudie le projet élaboré par
A. Simon relatif à des travaux à réaliser à l’église paroissiale de
Roselies. A savoir : le placement d’un carrelage et un projet de
confessionnal pour un montant de 5 397 francs et 12 centimes.
L’architecte provincial demande une nouvelle étude car, il estime qu’il y
a discordance entre le style de carrelage prescrit et le confessionnal
qui n’est, d’après lui, d’aucun style précis. Cependant, la Commission royale approuve le projet remis par A. Simon en date du 18 février 1893.
Le
17 janvier 1893, le Gouverneur de la Province du Hainaut soumet les
nouveaux plans relatifs à la nouvelle église de Bailièvres à la
Commission royale des Monuments. Les plans sont signés conjointement par
les architectes E. Docquier et A. Simon. Le montant des travaux est
estimé à 44 512 francs et 85 centimes et la commune de Bailièvres
sollicite des subsides car elle ne possède que 34 000 francs. La
Commission demande une photographie de l’église existante. La
photographie est fournie et le Gouverneur demande l’approbation du
projet par la Commission qui répond qu’elle a apporté quelques
observations au projet et souhaite convoqué l’architecte à Bruxelles. La
Commission reproche au projet initial que la façade laisse beaucoup à
désirer, que la coupe transversale ne correspond pas à la coupe
longitudinale. Alexandre Simon doit se rend à Bruxelles le samedi 18 mars. Il semble que la réunion ait été reportée au 22 mars ou au 1er avril.
La
Commission recommande à A. Simon d’augmenter la largeur des contreforts
de la façade principale, de diminuer le diamètre de l’œil de bœuf et de
supprimer l’étranglement de la flèche. Le nouveau projet soumis par
Alexandre Simon est approuvé le 8 avril par la Commission et le coût est
estimé à 45 626 francs et 36 centimes. La nouvelle église de Bailièvre
pourra accueillir 380 fidèles. Le dimanche 16 juillet, ce sera l'entrepreneur Pierre Joseph Durieux Bailleur de Landelies qui remportera le marché pour la somme de 46 400frs.
Le 21 janvier 1893, la Commission royale
des Monuments donne enfin son accord pour la construction du presbytère
de Roselies évaluée à 14 989 francs et 74 centimes, après avoir entendu
Alexandre Simon à ce sujet le samedi 7 janvier vers 15 heures.
C’est
également en 1893 qu’il réalise les plans destinés à la construction du
presbytère destiné au curé de Chapelle-lez-Herlaimont. Une partie des
plans de l’habitation du desservant de l’église Saint-Germain sont datés
du 10 janvier. La Commission rejette le projet et demande à Simon de
revoir sa copie. En date du 20 mai, Alexandre Simon fait parvenir les
plans des souterrains, de l’étage et de la coupe transversale modifiés
et écrit à Monsieur Welens, le président de la Commission royale des
Monuments qu’il se rendra à la séance du samedi 27 mai de la Commission
pour examiner les modifications proposées au projet du presbytère
chapellois. Il termine d’ailleurs sa lettre en ces termes : Je crois devoir en agir de la sorte vu l’urgence qu’il y a à construire ce presbytère cette année.
En
date du 9 mars 1893, un arrêté de la Députation permanente du Conseil
provincial du Hainaut permet à la commune de Rance de procéder à la
construction d’un nouvel hôtel communal. Cette fois encore,
l’Administration communale de Rance a fait confiance à Alexandre Simon
pour l’élaboration des plans. Le devis estimatif prévoit la somme de 29
543 francs et 22 centimes. Le travail sera adjugé à l’entrepreneur Jules
Benoît de Chimay pour la somme de 30 865 francs et 26 centimes.
En
date du 16 avril 1893, il adresse à un dénommé Coppée le plan et le
devis estimatif d’un lazaret à construire au nord de la section du chef
lieu à Jumet. Le devis s’élève à 16 948, 50 francs. Dans la lettre
accompagnant cet envoi, il demande à Monsieur Coppée de bien vouloir lui
indiquer l’emplacement exact prévu pour le lazaret afin de pouvoir
établir le plan d’ensemble devant être soumis à l’autorité supérieure.
Il préconise la construction d’une morgue et d’un local pour la
désinfection des vêtements, ... situés en dehors du lazaret. Homme
pratique, il a joint à son envoi un avant-projet d’abattoir communal
dont l’emplacement n’a pas encore été défini et demande à pouvoir
s’entretenir avec Monsieur, vétérinaire pour savoir si son projet tient
la route.
Cette même année, les conseillers
communaux de Gouy-lez-Piéton projettent la construction de nouveaux
bâtiments administratifs avec prison de passage et dépôt d’archives.
Dans la foulée, les conseillers ont également décidé la construction de 4
classes d’école et un logement pour l’institutrice au grand dam du
curé. Il s’ensuit une guerre de village digne d’un roman d’Arthur
Masson. Pourtant, la cure n’est pas oubliée et des aménagements y sont
prévus. Les conseillers gouytois chargent Alexandre Simon d’en exécuter
les plans, cahier des charges et devis. Par la suite, les travaux seront
adjugés à l’entrepreneur Strens qui fera diligence. Les travaux
commenceront le 1er mars 1894. A cette même époque, le clocher de
l’église Saint-Martin de Gouy-lez-Piéton a besoin d’être réparé. Les
entreprises Jules Michel exécutent les réparations sous la surveillance
d’Alexandre Simon.
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Maison communale de Gouy-lez-Piéton ( |
Début 1894, Alexandre Simon
réalise le projet de restauration de la toiture de l’église de
Ville-sur-Haine. En date du 26 juin 1894, notre architecte trazegnien
signe les plans qu’il a dessiné pour la restauration de la tour de
l’église Saint-Pierre et Paul de Chimay. C’est le 10 août 1894 que le
Gouverneur du Hainaut soumet à la Commission des Monuments le projet de
mobilier élaboré par A. Simon pour l’ameublement de l’église de
Bailièvre. Le 29 octobre, la Commission royale des Monuments estime ce
projet d’ameublement « absolument trop médiocre » et le rejette. Notre
architecte propose alors un nouveau projet dont le montant s’élève à 11
224 francs et cinquante-cinq centimes. Le 29 mai 1895, ce nouveau projet
sera repoussé par la Commission qui estime qu’il ne constitue pas un
mieux. En effet, la Commission trouve les meubles peu pratiques vu leurs
dimensions. La situation semble trouver son épilogue le 28 octobre. Le
lundi 15 octobre 1894, l'église de Bailièvre fut bénie par 1'Abbé
Jacquart, Doyen de Chimay. A
la même époque, il dresse les plans devant servir à la restauration des
toitures de l’église de Monceau-sur-Sambre.
Le 29
novembre 1894, Alexandre Simon signe les plans du nouveau presbytère de
Pont-de-Loup. Le Conseil communal de cette localité approuve le projet
le 3 mars 1895. Le 24 janvier 1895, Alexandre
Simon soumet un nouveau métré et un nouveau devis estimatif pour
l’édification de la maison communale de Roux qui sera dotée d’un
commissariat de police et d’une école de musique. Le bâtiment sera
édifié dans le style éclectique de l’époque et le montant des travaux
s’élèvera cette fois à 36 912 francs et 10 centimes.
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Maison communale de Roux |
Le
14 mai 1895, le Conseil communal de Trazegnies discute du projet
d’aménagement à apporter à la Maison commune : installation de divers
services cf salle du Conseil, secrétariat, recette, commissariat de
police, archives, … Plusieurs membres du Conseil trouvent la dépense
trop élevée. Ils estiment que l’Administration communale n’aura encore, après exécution des travaux, qu’un bâtiment peu propre à sa destination … Le
projet est rejeté et le Conseil communal décide les travaux strictement
nécessaires pour l’installation des différents services en se servant
des locaux actuels : consolidation du plancher, placement de 2
poutrelles au plafond de la salle communale plus ouverture d’une porte
dans cette salle pour communiquer avec l’étage, tapissage, peinture, …
Il est à rappeler que cette multiplication de travaux concernant les
divers services communaux, enseignement compris est due à
l’accroissement de la population suite au développement des charbonnages
et des industries liées à ce développement.
Les
25 et 26 août 1895, le nouvel hôtel communal de Rance est inauguré en
grande pompe. A cette occasion, un feu d’artifice sera tiré les deux
jours. Le bâtiment présente un sous-sol au niveau de la place, un
rez-de-chaussée un étage avec salle de spectacle et un grenier. Une tour
nantie d’une horloge se dresse au milieu de la façade et est surmontée
d’une flèche, flèche qui semble avoir été modifiée au cours des travaux.
L’ensemble est en briques, avec cordons et motifs en pierre de taille.
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Hôtel de Ville de Rance (Photos de l'auteur) |
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Au
cours du premier trimestre de 1897, il réalise les plans devant servir à
la restauration de la tour de l’église Sainte-Aldegonde de
Froidchapelle. Son projet reçoit un avis positif de la Commission royale
des Monuments.
En sa séance du 20/10/1897, le
Conseil communal de Fontaine-l’Êvêque avait inscrit au point 6 de son ordre du
jour : « Hospices civils : Budget de 1898, approuvé. Le conseiller Sinon
propose au Conseil d’émettre un vœu : celui de voir la commission des hospices
procéder prochainement à l’achat du terrain pour l’hôpital. Il y a urgence,
27.000 francs sont actuellement acquis pour l’œuvre et d’autres donateurs
importants attendent que l’on se décide à acquérir un emplacement. Ce vœu est
admis à l’unanimité ; il sera transmis à la commission des hospices. »
C'est Alexandre Simon qui sera chargé d'en établir les plans et cahier des charges.
Le 14 novembre 1897, la revue « Le
Pays wallon » publie l’article suivant :
« L’emplacement du futur
hôpital fait l’objet de nombreuses délibérations au sein de la commission des
hospices. A notre avis il y aurait lieu de prendre une prompte décision ; les
démarches sont faites, les prix des terrains sont connus ; sur ces terrains on
peut faire un million de briques, l’emplacement que l’on désigne le plus
avantageux est certes celui qui se trouve au centre des sociétés charbonnières.
La commission est décidée à voter dans la quinzaine. Très-bien et agissons."
En 1898, Alexandre Simon
travaille sur un projet de restauration de la tour de l’église
Saint-Victor de Fleurus et sur un projet de travaux de réparation à
effectuer à l’église Saint-Barthélémy de Familleureux.
En
1899, Alexandre Simon et le célèbre architecte tournaisien C. Sonnevile
s’associent pour exécuter les plans devant servir à l’édification de
l’église Notre-Dame de Miséricorde de Marchienne-au-Pont. Alexandre
Simon dessine également un projet pour la construction d’un jubé pour
l’église de Moustier-sur-Sambre.
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Eglise de Marchienne-Etat |
Dans le premier
semestre, nous lui devons aussi un projet de construction de presbytère
pour le desservant de la paroisse d’Anderlues ainsi qu’un projet de
restauration de l’église de la Sainte-Vierge de Grandreng. Pour ce
dernier projet, la Commission royale donne son accord , sous réserve
de faire usage de moëlons pour restaurer les parties de l’édifice qui
ont été, à l’origine, construits au moyen de ces matériaux. Dans le
courant du deuxième semestre 1899, il dresse encore les plans pour des
réparations à effectuer à l’église Saint-Jean-Baptiste de
Solre-Saint-Géry et de divers travaux à réaliser à l’église Saint-Martin
de Leernes.
1900 – 1917
En janvier 1900, les travaux du nouvel hôtel de ville de Marchienne-au-Pont débute à la route de Beaumont, à l’emplacement du Château blanc. L’élaboration des plans a été confiée à Alexandre Simon. Les lignes sobres de l’ancien Château blanc ont
laissé la place à un vaste édifice de style éclectique. L’hôtel
communal présente en son milieu, une tour polygonale servant de hall
d’entrée. Ce beffroi est coiffé d’un clocher bulbeux surmonté d’un
lanternon et le corps principal est flanqué de deux ailes sans étages.
L’aile gauche abrite les services de police et l’aile droite accueille
en son sein le Conseil communal marchiennois.
Le
26 février 1900, la commune de Chapelle-lez-Herlaimont achète un terrain
rue de l’Avenir (actuellement rue Solvay) pour y édifier une école pour
les filles du 4ème degré et cours professionnels du soir et cours
ménagers du dimanche. L’architecte A. Simon est chargé d’établir un
projet avec devis et cahier des charges pour la fin décembre. Prévision
budgétaire : 33 664 francs et 35 centimes. Le Conseil communal
chapellois marque son accord et en date du 5 juillet 1901, le marché est
alloué à Alexandre Lemaire de Trazegnies qui a soumissionné pour la
somme de 33 398 francs.
Alexandre Simon soumet, à
la Commission royale, en janvier et février 1900, les projets de
travaux de restauration pour le presbytère de l’église de Luttre. Les deux projets
reçoivent un avis favorable.
Le 19 avril 1900, le
Gouverneur du Hainaut soumet à la Commission royale des Monuments le
dossier relatif à l’ornementation et à l’embellissement établi par
Alexandre Simon pour l’église Saint-Barthélémi de Souvret. La dépense
s’élève à 5 466 francs et 72 centimes. Mais, la commune de Souvret
estime qu’il y a lieu d’ajourner ces travaux qui ne revêtent pas un
caractère d’urgence. Cette manière de voir est partagée par le
commissaire d’arrondissement et la Commission en date du 30 mai répond
que le projet n’est pas susceptible d’approbation vu que des travaux de
restauration de l’église vont avoir lieu suite aux dégâts miniers. C’est
en mai ou en juin qu’il réalise le projet pour les travaux de
restauration à effectuer aux toitures de l’église dodécanale de Fleurus.
Le
14 juillet 1900, le Conseil communal de Chapelle-lez-Herlaimont décide
des modifications à apporter au logement de l’instituteur en chef et de
l’élaboration d’un projet pour la construction d’une nouvelle maison
communale. Le 7 octobre 1900, le Conseil communal de la ville de
Trazegnies procède au choix d’un architecte pour dresser un projet d’une
nouvelle maison communale avec logement pour instituteur et un autre
pour la restauration des murs du cimetière. Le vote a lieu à bulletins
secrets et Alexandre Simon est désigné par 9 oui et 1 bulletin blanc.
C’est
vers cette époque qu’Alexandre Simon dessine les plans de l’école
communale des filles de la Place Verte à Marchienne-au-Pont. Le corps
principal du bâtiment, flanqué de deux ailes à un étage, est édifié sur
deux étages et comporte en son milieu une tour de forme carrée
légèrement saillante, surmontée d’un clocher tronqué.
|
Ecole des Filles - Place Verte à Marchienne-au-Pont (Ed. Bertrand) |
En
septembre ou octobre, il réalise encore un projet de restauration de
l’église et du presbytère de Bellecourt. Alexandre Simon termine l’année
en signant le projet de travaux complémentaires de restauration à
exécuter à la façade et à la tour de l’église de Granreng.
Le 9 septembre 1900, c’est en grande pompe et en
présence du gouverneur du Hainaut qu’a lieu l’inauguration de l’Hôpital de
Fontaine-l’Êvêque. Il est important de signaler que cet établissement de soins a été ériger grâce à des dons provenant en
partie de madame Bivort et
par l’organisation de tombolas, de concerts et des fêtes flamandes organisées
depuis 1895 avec l’aide de la jeunesse fontainoise, , etc.
|
Hôpital de Fontaine-l'Êvêque (Photo anonyme) |
Dans son édition datée du 11 septembre 1900, la
revue « Le Pays wallon » écrit :
"La construction
de l’hôpital a coûté plus de 43 000 francs. Il reste à pourvoir aux frais d’ameublement
et d’aménagement, qui prendront à peu près le surplus des recettes ; l’adjudication
aura lieu avant la fin de cette année. »
« …
jetons un coup d’œil dans les diverses salles de l’hôpital. . Celui-ci est
construit de façon fort simple, mais avec toutes les exigences modernes. Il est
bâti sur un terrain de 1 hectare 33 ares, au nord de la ville, au hameau de la
Grange-Pain. Une vaste cour précède les bâtiments, à l’arrière desquels seront
aménagés parc et jardin. Du terrain disponible encadre également l’hôpital sur
les côtés. Le bâtiment principal, au centre, est à un étage, qui servira de
logement pour le personnel ; au rez-de-chaussée se trouvent les pièces
destinées au logement du concierge, à la salle de visite, à la salle d’attente,
etc. De chaque côté du bâtiment principal, il y a une annexe avec petite cour
vitrée ; enfin, aux deux ailes du bâtiment se trouvent les salles des
malades, une pour les hommes, une pour les femmes. Chacune de ces salles sera
divisée par des cloisons, permettant d’en faire au total 20 chambrettes. L’éclairage
se fait par l’acétylite Kremer et le chauffage ainsi que l’aération sont
installés dans les meilleures conditions hygiéniques. Les deux ailes sont
reliées par un joli promenoir vitré donnant sur les futurs jardins. C’est joli,
sans complications et parfaitement réussi ».
Le
mardi 29 janvier 1901, le point 6 de l’ordre du jour du Conseil
communal de Trazegnies prévoit la présentation de différents
avant-projets de maison communale. L’examen de ces projets sera reporté à
une date ultérieure. Cependant, le projet définitif sera l’œuvre de son
fils Marcel en 1910. Mais, nous pouvons penser qu’Alexandre participa à
la réalisation du projet.
C’est également le 29
janvier qu’il signe les plans qu’il a réalisés pour la future
restauration de l’église paroissiale de Frasnes-lez-Gosselies dédiée à
Saint-Nicolas. La restauration consiste en la réfection des toitures et
plafonds des petites nefs et du clocher. Il est également prévu
d’agrandir la sacristie.
Trois jours plus tard,
le Conseil communal de Trazegnies prend la décision de taxer les
charbonnages car ils occasionnent de nombreux frais à l’Administration
communale et qu’il est dès lors normal qu’ils participent aux dépenses qu’ils occasionnent à la commune, notamment l’érection d’un nouvel hôtel communal suffisamment spacieux pour … et
les 15 classes d’école primaire et gardienne y compris les 5 érigées en
1898 sont encore insuffisantes. Le Conseil communal fixe la taxe
annuelle à 19 000 francs pour 1891-1899 inclus. A la même période il
réalise un projet relatif à la restauration de l’église Sainte-Aldegonde
de Froidchapelle.
Avant de procéder à l’ordre du
jour du Conseil communal du mardi 30 juillet 1901, le conseil décide
par 8 voix et 1 abstention (Chapelle) la création d’un poste
d’architecte communal avec indemnité de 4% du coût des travaux qui lui
seront confiés. Ce poste sera confié, nous nous en doutons, à notre
architecte local A. Simon attendu que la construction de nouveaux bâtiments communaux, leur conservation, projets, …
Le
18 août, on assiste à la pose de la première pierre de la nouvelle
église paroissiale marchiennoise et le nouvel hôtel communal de
Marchienne-au-Pont est inauguré en grandes pompes en présence du Général
Mersch, délégué par le Roi Léopld II.
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Hôtel de Ville de Marchienne-au-Pont |
Le 9
septembre 1901, la Commission est saisie d’un nouveau dossier relatif à
l’église de Souvret qui doit faire l’objet, comme déjà signalé, de
divers travaux de restauration. En effet, la flèche, les toitures et le
plafonnage doivent être réparés, du rejointoiement est à effectuer et un
plancher est à exécuter. L’Administration communale souvrétoise a de
nouveau fait appel à Alexandre Simon pour établir les plans et devis
nécessaires. Il préconise l’emploi du zinc, d'imitations d'ardoises,
pour la flèche et le versant ouest et le recouvrement du versant est par
les ardoises provenant du versant ouest. Le montant du devis s’élève à 7
655 francs et 43 centimes. La Commission approuve le dossier le 18
octobre 1901.
Cependant le 27 janvier 1902, la
Commission royale des Monuments reçoit un courrier du Ministre de la
Justice où, il est fait état des réticences de l’architecte provincial
quant à l’emploi de zinc n° 11. En effet, ce zinc ne lui paraît pas
offrir les garanties de viabilité qu’offre des ardoises de qualité et
que le mauvais état des toitures est dû à l’emploi d’ardoises de qualité
médiocre lors de la construction. Il s’ensuit une polémique où, il est
fait état d’esthétique, de coût, ... Malgré tout, le Conseil communal de
Souvret tient à l’emploi du zinc qu’il juge moins onéreux pour les
finances communales. Par la suite, la Commission qui est revenue sur son
approbation d’octobre 1901, tient avec l’architecte provincial et
refuse de donner son aval.
Alexandre Simon ne
reste pas inactif. Dans la foulée, il dessine les plans pour la
restauration de l’église d’Hingeon dans la province de Namur. Il soumet
le projet de grosses réparations à exécuter à l’église Saint
Jean-Baptiste de Bois-d’Haine. La Commission royale des Monuments trouve
qu’il n’est pas , toutefois, que l’on mette en œuvre le zinc pour
la restauration des couvertures. Les réparations doivent être toutes
effectuées au moyen d’ardoises semblables à celles existantes.
Au
cours du second semestre, Alexandre Simon élabore les projets de
restauration de l’église du Centre et du presbytère de Rosseignies à
Obaix, de réparation des toitures de l’église Saint-Rémy de
Hantes-Wiheries, de restauration des toitures de l’église d’Andenelle en
province de Namur, de réparation des toitures de l’église Saint-Vincent
d’Haulchin ainsi que le projet de grosses réparations à l’église
paroissiale de Mont-Sainte-Geneviève.
Le 29
novembre, le Conseil communal de Trazegnies prie Alexandre Simon de
dresser dans les plus brefs délais, les plans nécessaires à
l’agrandissement du cimetière communal et pour demander la déclaration
“d’utilité publique”. Cette même année, les habitants des quartiers de
Prusse et de la Couturelle demandent à l’Administration communale de
Trazegnies, la construction de bâtiments scolaires dans leurs quartiers.
L’Administration communale accède à leur demande et le Conseil communal
en sa séance du 24 décembre 1902 décide l’acquisition d’un terrain à
Emile Gobier pour la Couturelle et un terrain à Adrien Dandois et aux
enfants Ghislain-Copin.
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Trazegnies - Ecole de la rue de l'Yser (Photo de l'auteur) |
Le conseiller Ch. Ghislain quitte la séance car
il ne peut participer au vote étant un des propriétaires d’un terrain à
acheter. A cette même assemblée, Alexandre Simon présente son
avant-projet pour l’Ecole de la Couturelle en vertu des délibérations du
Conseil communal de Trazegnies des mercredi 29 mai et mardi 12 novembre
1901 c’est-à-dire : la construction de 2 classes pour garçons à la
Couturelle et 4 classes au quartier de Prusse dont 3 à construire
ultérieurement.
|
Trazegnies - Ecole de La Couturelle (Photo de l'auteur) |
L’année suivante, les riverains
de la rue André demandent la construction d’une école dans leur
quartier. La proposition est rejetée à l’unanimité au conseil du 3 mars
1903. Le projet définitif des écoles de la Couturelle est approuvé lors
du Conseil communal du 26 mai 1903 et l’appel d’offres exécuté. Ce sera
la soumission de l’entrepreneur trazegnien Alexandre Lemaire qui sera
retenue car la plus basse : 35 014 francs et septante-trois centimes
(Conseil communal 10/11/1903). Notre architecte communal A. Simon soumet
ses plans et devis estimatif pour l’école du quartier de Prusse. Le
projet prévoit un préau couvert, une remise, ...
Le
18 septembre 1903, il signe les plans destinés à l’édification d’une
sacristie à l’église Saint-Joseph de Roselies et à diverses grosses
réparations à effectuer à l’ensemble du bâtiment ainsi qu’au presbytère.
Le projet est soumis à l’approbation de la Commission royale des
Monuments en séance du 6 janvier 1904. En février 1904, la Commission
royale des Monuments nie la nécessité d’adjoindre une sacristie à
l’église de Roselies mais, elle est d'avis que c’est du ressort des
autorités locales de trancher la question. L’affaire stagnera plusieurs
mois. La Commission estime néanmoins que les travaux projetés doivent
être exécutés en vue de l’entretien des bâtiments.
Alexandre
Simon soumet alors un nouveau dossier relatif aux travaux de grosses
réparations à effectuer à l’église de Roselies à la séance de la
Commission royale du 22 mars 1904. Le montant des travaux est estimé à
1581 francs et 79 centimes et la Commission émet un avis favorable sous réserve qu’il soit prescrit à l’article 7 du devis, l’emploi d’ardoises de provenance Belge. Les
travaux de restauration comprennent : le placement de plinthes en
granit poli, la réparation des moulures, du plafonnage exposé à
l’humidité, le placement de montants en sapin rouge et de deux portes,
la réparation des toitures, le placement d’un pavement en pierre de
Bassècles et en marbre blanc dans le chœur, un nouveau confessionnal en
bois de chêne et le placement de deux bénitiers en marbre, ...
Suite
aux élections communales du 18 octobre 1903, A. Larsimont, N. Bricoult,
Ch. Ghislain ont été reconduits pour une nouvelle législature. Adolphe
Rectem, Rodolphe Delval et Fernand Ottelet sont nouvellement élus. Leur
installation a lieu lors du Conseil communal du 29 mars 1904. N’ayant pu
être départagés lors du scrutin secret, Messieurs Larsimont et Bricoult
sont renvoyés dos à dos (après 3 tours) pour le nouveau mandat
d’échevin. Finalement, Larsimont est désigné, étant le plus âgé des
deux. Le bourgmestre sera Monsieur Cyriaque Hallet.
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Alexandre Simon et les siens (Doc. Famille SIMON) |
Au
Conseil communal de Trazegnies du 16 juillet 1904, l’échevin-président
Alexandre Larsimont (le bourgmestre Hallet est décédé le 4 avril 1904)
fait connaître la décision du Collège échevinal de charger Monsieur
Simon de la rédaction du projet définitif des écoles de Prusse. Il y est
donné lecture d’une lettre de Simon datée du 14 juillet 1904 informant
le Collège échevinal qu’il remettra les projets complets de la dite
école et du mobilier des nouvelles classes de la Couturelle pour le 23
juillet courant. Mais, c’est au Conseil communal du 23 août 1904 que le
projet de l’école du quartier de Prusse sera entériné. Le devis
estimatif s’élève à 18 527 francs et 49 centimes.
L’année
1904 sera une année chargée pour Alexandre Simon. Il dresse les plans
des projets de restauration de l’église à Moustier-sur-Sambre, des
travaux de réparation au presbytère de Gottigines, de construction d’une
sacristie à l’église d’Haine-Saint-Paul. Suit les projets relatifs à la
restauration de l’église Saint-Léger à Gottignies, de grosses
réparations à l’église Saint-Vincent d’Haulchin. Il réalise encore les
projets de construction du presbytère d’Haine-Saint-Paul et de travaux
de réparation à l’église de Boignée.
En date du
19 avril 1905, la Commission donne un avis favorable pour les travaux de
restauration de l’église Saint-Joseph de Roselies.
Cette
même année, la séance du 8 novembre du Conseil communal de Courcelles
est ouverte par une question du bourgmestre Philippe Monnoyer : Y-a-t-il plusieurs architectes proposés ?
Proposés,
pourquoi vous demandez-vous ? Mais, pour dresser les plans d’un hôtel
de ville pardi ! En effet, l’Administration communale de Courcelles est
confrontée comme beaucoup d’autres administrations communales à l’époque
à un accroissement de la population due à l’industrie charbonnière et
souhaite en conséquence mieux loger des services communaux en plein
développement. D’ailleurs, c’est dans ce but que dès 1904, elle se porte
acquéreuse de la propriété de Monsieur Jean Lemaître sise dans
l’actuelle rue Baudouin Ier et installe les différents services
communaux dans l’habitation. Trois projets sont proposés au scrutin
secret : un projet d’Alexandre Simon seul – 4 suffrages, un projet
collectif Simon et Bridoux - neuf suffrages et oh ! surprise, un projet
d’Horta qui obtient seulement un suffrage !
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Maison communale de Courcelles |
C’est le projet
Simon-Bridoux qui est retenu. Le Conseil communal de Courcelles, ayant
trouvé le projet d’hôtel communal proposé par les deux architectes trop
onéreux, convoque l’architecte Bridoux à la séance du conseil se tenant
le 3 mars 1903. Celui-ci propose à l’assemblée 3 projets modifiés
s’élevant respectivement à : 179 452 francs, 161792 francs et 144 549
francs. Après avoir entendu les explications relatives aux différents
projets données par M. Bridoux, le Conseil adopte le second projet
modifié par 9 voix contre 4. Messieurs Lemaître, Mascaux Fernand,
Martin, Ghislain, Noël, Dewiest, Mascaux Alphonse, Bataille et Trigaux
ont voté pour. Messieurs Bernard, Wéry, Cambier et Monnoyer ont voté
contre.
C’est à cette époque que Marcel Simon,
architecte fraîchement émoulu de l’Université de Gand, entre au bureau
d’études paternel. Cette année voit encore la réalisation des projets de
travaux de restauration à effectuer aux toitures de l’église et aux murs
de clôture du presbytère de Franière dans le Namurois, au presbytère de
Rouveroy dans le Hainaut. Alexandre Simon réalise encore le projet de réfection des
de l’église de Roselies. A cet effet, la Commission royale met en
exergue que le devis comporte l’emploi d’ardoises du bassin de
Fumay. Les produits indigènes pouvant rivaliser, sans conteste, avec les
exotiques, il conviendra de mettre en parallèle les ardoises de
provenance belge avec celles de l’étranger.
Signalons
également le projet concernant la restauration de l’église Saint-Martin
de Trazegnies et des murs de l’ancien cimetière. La Commission royale
fait remarquer que L’attention de l’architecte, ..., a été appelée
sur la nécessité d’employer, pour les renouvellements des parements,
etc., des matériaux de même provenance et de même forme et taille que
ceux existants, afin de conserver aux maçonneries leur aspect actuel.
En
1906, l’Administration communale de Monceau-sur-Sambre souhaite
agrandir l’Hôtel de Ville bâti d'après les plans de Tirou en 1873 et
déjà remanié en 1882. Il fait appel à Alexandre Simon et lui demande
d’intégrer au bâtiment existant un bureau de police, un amigo, une salle
du Conseil communal, une salle de réunion et un marché couvert.
Au
cours du second semestre de 1906, le village de Buzet fait appel aux
services d’A. Simon pour effectuer les plans devant servir à la
réalisation de grosses réparations à l’église paroissiale dédiée à
Saint-Martin et au presbytère. Ces plans seront terminés le 20 octobre
1906. Les réparations pour l’église consistent en la réfection des
toitures, à la restauration des murs, au rejointoiement, à la
transformation du porche, au dallage du chœur, et au placement d’un
grillage. Le projet de décoration du chœur et de la nef est quant à lui
confié à l’architecte J. Stiernon de La Louvière. Quant au presbytère,
la toiture est à "réfectionner "et les trottoirs à réparer. L’estimation
du coût des travaux s’élève à 6 087 francs et septante-deux centimes.
Le projet Simon est adopté mais, le Comité provincial fait observer que les portes du grillage gagneraient à la suppression de leur couronnement.
Le
12 février 1907, Alexandre Simon adresse au Collège des Bourgmestre et
Echevins de Monceau-sur Sambre, le projet définitif de l’hôtel communal.
Le devis estimatif pour les travaux s’élève à 58 835 francs. Le montant
des frais de projet et de direction des travaux est de 2 953 francs et
les frais de surveillance permanente (90 jours) sont de 6
francs par jour. A Morlanwelz, le Musée professionnel de l’Etat,
construit selon les directives d’Alexandre Simon, est inauguré le 12 mai
1907.
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Hôtel de Ville de Monceau-sur-Sambre 1ère mouture (Doc. F. Delrot-Crépin) |
C’est également en 1907 que l’Hôtel communal de Courcelles,
construit par Ed. Lemaire entrepreneur local, est terminé. Suite aux
élections communales de 1908, Alexandre Simon est réélu et siège
toujours et encore au Conseil communal de sa localité.
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Maison communale de Courcelles - Salle du Conseil communal |
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Maison communale de Courcelles - Façade latérale (Photo de l'auteur) |
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Maison communale de Courcelles - Détails façade principale (Photos de l'auteur) |
En
mars 1908, il remet un plan d’ensemble pour le nouvel
hôpital-sanatorium de Jumet qu’il cosigne avec l’architecte N.
Lachapelle.
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Hôpital-Santorium de Jumet - Entrée (Ed. Bazar du Livre) |
L’ensemble présente, outre l’hôpital et le sanatorium, un
lazaret, un bâtiment de désinfection, une morgue et une conciergerie
avec dispensaire. L’implantation de cet ensemble est prévu sur un
terrain sis entre les rues de Gosselies, de la Crapette (disparue
aujourd’hui), de la rue Hubert Bastin et du sentier du Collège
(actuellement rue de Munster) où se trouvent actuellement les
installations du CPAS. L’initiateur de ce projet était le Docteur
Dogniaux, célèbre chirurgien-philantrope jumétois. Sur une partie du
terrain initial fut construite, dans les années 70, une surface de
grande distribution faisant actuellement partie du groupe Carrefour. La réalisation de l’hôpital-sanatorium de Jumet sera confiée à l’entrepreneur Decoster.
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Hôpital-Santorium de Jumet (Ed. Bazar du Livre) |
En
date du 10/04/1908, il adresse à la Commission des Hospices civils de
Jumet une série de plans pour le déplacement du lazaret cosignés par les
architectes N. Lachapelle et J. Bridoux. Ces plans donnent même le
détail des menuiseries. A la lecture des plans, on peut se rendre compte
que les portes intérieures destinées au lazaret sont en tous points
identiques aux portes de la maison communale de Courcelles.
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Hôpital-Santorium de Jumet - Lazaret et buanderie (Ed. Bazar du Livre) |
L’année
1909 est une année dédiée aux édifices religieux. C’est sous la
responsabilité de notre architecte que l’église paroissiale Saint-Martin
de Mellet datant du XVème siècle et l’église d’Obaix-Rosseignies datant
du siècle font l’objet de réparations.
Il dresse les plans de l’église
paroissiale Sainte-Marie d’Oignies. Cette fois, il dessine un édifice de
style néo-roman en pierres calcaires flanqué d’une tour carrée et,
fidèle à lui-même, d’une nef à cinq travées, …
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Eglise d'Oignies (Photos de l'auteur) |
En
février, il termine en collaboration avec l’architecte N. Lachapelle
les plans du nouvel hôpital-sanatorium avec dépendances de la commune de
Jumet. Les plans approuvés par la Commission des Hospices civils, les
travaux débutèrent en avril. Les travaux furent adjugés le 12 mars 1909 à
un entrepreneur de Louvain, Jean De Coster pour un montant de 198.936
francs. Les travaux devaient être terminés dans un délai de 19 mois.
L’hôpital-sanatorium est l’ancêtre de l’hôpital civil de Jumet construit
en face en 1964 et qui ferma définitivement ses portes en décembre
2002.
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Hôpital-Sanatorium de Jumet - Chambre particulière |
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Hôpital-Santorium de Jumet - Sanatorium (Ed. Bazar du Livre) |
Alexandre Simon est le premier à
s’intéresser au triste sort du vieux château seigneurial de Trazegnies.
Au cours d’un entretien qu’il eut en septembre 1910 avec les
propriétaires du château, il apprend que ces derniers ont reçu une
proposition d’achat du vieux donjon seigneurial. Le donjon devait être
démoli et reconstruit à l’étranger. Emu par la nouvelle, il contacte
Monsieur Lagasse de Locht, président de la Commission royale des
Monuments pour l’informer de la chose. La Commission fait part dans une
lettre adressée au Ministre des Sciences et des Arts de son souhait de
voir le donjon occupé par un des services de l’Administration communale
de Trazegnies.
Le 13 octobre suite à cette
lettre, Alexandre Simon adresse à la Commission deux calques du donjon
indiquant les dispositions du moment et dans l’hypothèse d’une
acquisition, celle qui pourrait être adoptée. Il indique dans son
courrier qu’il est conseiller communal à Trazegnies et qu’il fera tout
son possible pour conserver ce petit donjon. Le 19 octobre, il
écrit à nouveau à la Commission en signalant qu’il a contacté quelques
amis et leur a proposé d’acquérir sans délai ce vieux symbole féodal
dans le but de le sauvegarder en attendant que le ministre et
l’administration communale ne prennent les choses en main. Il suggère
également de réparer le donjon afin d’y installer la brigade de
gendarmerie de Trazegnies qui vient d’être créee. Pour appuyer ses
dires, il indique qu’il y a à côté du donjon, une belle écurie pour les
chevaux et qu’il serait possible de louer la prairie attenante pour
établir le manège.
Dans un autre courrier, Simon
demande à la Commission si le gouvernement interviendrait dans les
dépenses occasionnées par les réparations urgentes. Après, la situation
stagne. Il faudra encore attendre quelques années et l’opiniâtreté de
son fils Marcel pour que le vieux château de Trazegnies soit fixé sur
son sort. En effet, le Conseil communal de Trazegnies retire ses marrons
du feu en déclarant le donjon du château impropre à un service communal
et suggère que le donjon pourrait être propriété de l’Etat et devenir
un bureau de la Poste, une gendarmerie, ...
Le 10 décembre 1924, un journaliste de la Gazette de Charleroi lui rendra hommage en écrivant dans un article intitulé A
Trazegnies, le château en ruine : Le père de M. Marcel Simon déjà a
empêché que la pioche du démolisseur n’abîme. Sans lui, on aurait depuis
longtemps nivelé l’emplacement du château. Et l’on dirait aujourd’hui :
Ici habitèrent les marquis, ici s’élevait le château et nous, gens
d’alentour nous l’avons laissé abattre...
Le 02 septembre 1910,
l’Administration des Hospices civils de Jumet donne son accord au projet
de création du jardin paysager de l’hôpital-sanatorium de la commune de
Jumet. Pour ce projet, Alexandre Simon s’est adjoint les services des
frères Michiels, architectes-paysagistes à Montaigu. L’estimation du
coût des travaux se montent à la somme de 6 532,75 francs et le cahier
des charges prévoit la fin des travaux pour le 15 novembre 1910 au plus
tard. Pour mémoire, le total des honoraires des architectes s’élèvent à
595 francs.
En 1911, Alexandre Simon dessine le
projet de construction du presbytère de Godarville. La Commission royale
approuve les plans tout en regrettant que l’auteur des plans en soit resté aux formules banales de 1858. Notre architecte s’attèle ensuite au projet de restauration des toitures de l’église Saint-Barthélémi de Souvret.
Il
élabore aussi les plans de travaux de restauration du presbytère et de
l’église Saint Martin de Mellet. Ces plans sont approuvés, sous
réserve qu’au cours de l’exécution, l’auteur se conformera aux
observations consignées dans le rapport du Comité provincial des
correspondants du Hainaut. Il dessine également les plans devant servir à la reconstruction de la flèche de l’église Saint-Rémi de Rouveroy.
En
1912, les services communaux de Monceau-sur-Sambre sont à nouveau trop
exigus. Les édiles communaux décident en février d’élever une nouvelle
construction répondant aux exigences du moment. Il est de nouveau fait
appel à Alexandre Simon qui, aidé de son fils Marcel, réalise les plans
du nouvel hôtel de ville. Une entête de lettre datant de cette époque
porte la mention Simon Père & Fils, ingénieurs-architectes, Trazegnies-Namur et
nous apprend qu’ils ont obtenu un Grand prix à l’Exposition de
Charleroi en 1911 sans plus de précision. Cette lettre est adressée au
bourgmestre de Monr-Sambre et stipule que les plans de l’hôtel communal
seront fournis pour le 17 janvier 1913. Le 18 janvier 1914 a lieu la
pose de la première pierre de la nouvelle maison communale de
Monceau-sur-Sambre. Alexandre Simon n’en verra pas l’achèvement. En
effet, il décède le 19 décembre 1914.
NOTES DIVERSES
1.
En 1892, le Dr Dogniaux fonde l’Institut chirurgical de Jumet à la rue
du Moulin de Heigne (dans un parc). En 1902, il fait construire une aile
sud avec 120 lits.
En
1909, il crée un hôtel-dieu à la rue Pircard et en 1912, il fonde un
sanatorium à la rue Hubert Bastin qui plus tard, deviendra l’hôpital
civil de Jumet qui fermera ses portes en décembre 2002.
2.
Sonnevile, Constant Bailleul, France 1849-1929, Architecte. A dirigé
certains travaux de restauration de la cathédrale de Tournai.
Autre réalisation
Couvin : abattoir.
Bibliographie
Archives de l'Administration communale de Courcelles
Bertrand, Jo et Boudart, Joseph
Souvenir de Marchienne-au-Pont : 2ème partie
. – Dampremy : Service de l’Information, 1987
. – p. 73-150
. – La vie communale : p. 86-87, 100, ill.
Brunet, Roger
La physionomie du village de Trazegnies : suite,
“Echos”,
n° 31, 04/2000, 21/09/2000, p. 8
C.R.E.H.R.
Naissance d’une commune de 1876 à 1900
. – Gouy-lez-Piéton : Cercle de Recherches et d’Etudes
d’Histoire
régionale, 1997
. – 1 vol.
. – (Gouy-lez-Piéton. Regard sur le passé ; 14)
. – A. Simon : p. [35 – 45]
Château...
Le château historique de Trazegnies,
“La Nouvelle Gazette”,
17 mars 1952
Composition…
Composition des comités locaux,
« Journal de l’Instruction populaire de
Morlanwelz »,
4e année, n° 17, dimanche 25/04/1886, p.
[2]
Darquenne,
Roger
Images
de Chapelle-lez-Herlaimont
. –
La Louvière : Ecomusée du Centre, 1994
. – 1
vol. : photographies
. –
A. Simon : photo. 106
Delaet, Jean-Louis – Margos, Rina – Lemal-Mengeot,
Chantal
Hôtels de ville et maisons communales de Charleroi
. – [S.n.] : Ministère de la Région wallonne ; Ville
de Charleroi, 1995
. – 64 p. : ill. –
(Carnets du Patrimoine; 11)
. – A. Simon : p. 29-30, 32-33, 56-57, ill.
Ducarme, G. et Dony, Em.
Toponymie de la commune de Rance avec la carte
topographique au 20 000e. - 2e éd.
. – Rance : Société d’Histoire régionnale, s.d.
. – 43 p. : carte hors-texte
. – Alexandre Simon : p. 29
Jouret, A.
La petite histoire d’une grande école :
l’Institut technique
de Morlanwelz
. – Morlanwelz : ITCF, 1995
. – 148 p. : ill.
. – Alexandre Simon : p.
Journées...
Journées du Patrimoine :
Wallonie 9-10 septmebre 1995 :
le patrimoine civil
. – Namur : D.G.A.T.L.P., 1995
. – 192 p. : ill.
. – Alexandre Simon : p. 37,
p. 58
Journées du Patrimoine :
Wallonie 11-12/09/99 : 1850-1950 :
un siècle d’architecture
moderne
. – Namur : D.G.A.T.L.P.,
1999
. – 202 p. : ill.
. – Alexandre Simon : p. 43,
68, 71
Lemal, Elie
Courcelles : son histoire
. – Marcinelle :
Impr. Coopérative “La Concorde”, [1930]
. – 184 p. : 34 ill. hors texte
. – Alexandre Simon : p.156
Lucq-Timsonnet, Jean-Luc
Courcelles en cartes
postales anciennes
. – Zaltbommel(Pays-Bas) :
Bibliothèque européenne, 1973
. – 1 vol. : 76 ill.
. – Eglise Saint Luc à
Forrières : ill. 22, ill. 40
Rance...
Rance : 1895-1995 : le centenaire dela maison
communale
. – S.l. : s.n., [1995]
. – [22] p.
. – Alexandre Simon : p. [1-2], [5-6], [22]
Recchia, Ludovic
Morlanwelz, Mariemont : les constructions
commanditées
par la famille Warocqué, A. Simon : p. 163
in
Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de
1792 à 1958 / ss la dir. de Gaëtane Warzée
. – Namur : DGATLP, 1999
Simon, Georges
Le vieux château de
Trazegnies : notes
. – Trazegnies : Georges
Simon, 4 juillet 1949
. – 3 fe dactylographiées
. – Alexandre Simon : fe 2
Notice biographique rédigée par Luc HEUCHON
N.B. : des extraits de cet article peuvent être reproduits à condition d'en citer la source.
SIMON, Marcel – Albert - Alexandre
|
Marcel Simon enfant (Doc. Famille Simon) |
Marcel Simon est né à Trazegnies le 15 juin 1883. Après ses
humanités, il suit les traces de son père et entreprend des études d’ingénieur
architecte et de géomètre-expert à l’Université de Gand. Il fut un adversaire farouche de la flamandisation
de l’Université de Gand.
1905-1910
En 1905, son
diplôme en poche, il entre au bureau d’étude paternel et participe avec lui à
différents projets de bâtiments publics. Cette même année, il devient le premier
directeur de l’école industrielle de Trazegnies.
Le Conseil
communal lui alloue un traitement de 450 francs par an par 7 voix pour et 4
voix contre. Les 3 professeurs appelés à le seconder recevront chacun 250
francs par an. Lors de la cérémonie du trentième anniversaire de l’Ecole
industrielle de Trazegnies, Marcel Simon se plut de rappeler à l’occasion du
discours qu’il prononça au nom des anciens directeurs de l’école comment il fut
appelé à devenir le premier directeur de l’établissement : « Langlois,
après des démarches auprès des administrateurs communaux, vint chez nous en
septembre 1905, et après m’avoir interpellé sur mes études (je venais d’obtenir
mon diplôme d’Ingénieur architecte à l’Université de Gand) m’apprit qu’il
désirait installer une école professionnelle primaire, et à brûle-pourpoint me
demanda d’y donner des cours de dessin industriel et d’assurer la direction de
l’Ecole.
Catastrophe !
J’avais alors 23 ans, j’avais un diplôme universitaire certes, mais je n’étais
pas préparé aux méthodes d’enseignement, encore moins à une direction d’école –
et, j’étais, comme tout diplômé d’universités belges de cette époque, peut-être
un puits de science théorique mais n’ayant ni expérience, ni pratique.
Timidement, je fis valoir ces arguments, je prétextai un stage à Paris, etc...
etc... J’étais certes très honoré de la confiance que m’accordait une
personnalité comme celle de Monsieur Langlois, mais, malgré mon vif désir
intérieur de l’aider, je n’osais. Mais, j’avais devant moi une Volonté, un
enthousiasme ? Et lorsque nous nous séparâmes, il avait obtenu ma
promesse, mais en sollicitant des conseils, des concours. Et voilà, chers
amis, comment un galopin de 23 ans se
trouva en novembre 1905, au milieu d’un corps professoral, dont quelques-uns
avaient été mes professeurs, obligé de fonder une école, d’y donner cours à des
élèves dont plusieurs plus âgés que lui et de formation tout à fait
différente.»
En février 1907,
Marcel Simon se fiance à une bruxelloise. Il s’agit de Berthe Robert, fille du
notaire Robert et nièce du peintre de portrait
et d’histoire, Alexandre Robert. Les noces
ont lieu à Bruxelles le 7 mai. Néanmoins, le jeune couple s’installe
au n° 30 de la rue de la Station à Trazegnies. Le 29 juillet 1908 naît leur
premier enfant, un garçon. Ils le prénomment Georges.
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Berthe Robert (Doc. Famille SIMON) |
Lors du conseil communal du 7
juin 1910, une nouvelle offre des demoiselles Larsimont pour la vente à
l’administration communale de Trazegnies de la grange et du terrain leur
appartenant est proposée. L’achat de ces biens est indispensable pour
l’élargissement de la rue du Petit Champ et l’agrandissement de l’école du
Centre des garçons. La somme demandée s’élève à 14 400 francs. C’est en séance
19 février 1910 que le Conseil communal de Trazegnies confiera à Marcel Simon
l’étude d’un projet de construction d’un hôtel communal avec déplacement éventuel
du groupe scolaire des garçons du Centre pour un montant de 63 088 francs
et 51 centimes. Cette décision est prise à l’unanimité. Marcel Simon soumet
deux avant-projets au Conseil communal en séance du 19 avril 1910. Le premier
projet est estimé à 96 169 francs et 20 centimes dont 77 540 francs à charge
communale et le deuxième projet à 80 280 francs dont 56 864 francs à charge
communale, salle des fêtes à l’étage. Le Conseil communal le prie de revoir sa
copie pour un prochain conseil, ses propositions étant jugées trop onéreuses
pour le budget
communal. Ce sera chose faite pour le conseil du 30 avril 1910. Simon propose
un nouveau projet avec diminution de la largeur de la salle des fêtes,
simplification d’une façade latérale, aménagement en sous-sol d’un préau pour
l’école des garçons et des salles des fêtes et du Conseil communal au
rez-de-chaussée. Ce projet sera voté à l’unanimité au Conseil communal du 27
septembre 1910. Coût : 87 500 francs. Au sujet de cet édifice,
reproduisons au passage un extrait du rapport de classement de l’ensemble
architectural de la place Larsimont à Trazegnies établi par Madame A. Stassens-Vandael
de la Commission royale des Monuments et des Sites en décembre 1988 : En
outre, une certaine recherche de géométrie, annonciatrice du style « Art
déco » propre aux années 30, se décèle déjà dans le quadrillage des
façades et des fenêtres. Le jeu des traverses décalées et des petits-bois aux
fenêtres de l’hôtel communal pourrait être perçu comme un signe précurseur très
précoce..
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Marcel Simon assis à son bureau (Doc. Famille SIMON) |
En séance du 26 juin 1910 du
Conseil communal de Trazegnies, la promesse de vente pour l’acquisition du
terrain des demoiselles Larsimont est communiquée aux conseillers. Il est
précisé dans le procès verbal que le terrain est nécessaire pour
l’agrandissement du jardin de l’instituteur en chef et de la cour des nouvelles
écoles pour le 4ème degré des garçons. Il est à signaler que ce
terrain longeait celui de Monsieur Van Arenborg (succession Larsimont-Mattez).
A cette même séance, le Bourgmestre porte à la connaissance de l’assemblée que
suite aux observations faites par Monsieur Perins concernant le projet de
construction des locaux du 4ème degré garçons, le projet a dû être
remanié d’après les observations de ce fonctionnaire. Les nouveaux projets et
devis présentés par Marcel Simon sont approuvés à l’unanimité. Estimation du
coût : 934 752 francs et 45 centimes.
Cette année-là, la maison de Rodolphe Delval à Trazegnies, conçue
par Marcel Simon, est achevée et notre architecte dessine les plans de la
maison de l’ingénieur Thirifay à la rue du Parc à Charleroi. Cette maison existe
toujours.
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Maison Thirifay (Photos de l'auteur) |
1911-1920
Avant de réaliser les travaux de construction du nouvel hôtel
communal, le Conseil communal de Trazegnies décide en date du
10 février 1911 l’achat d’une bande de terrain appartenant aux Charbonnages et
soumis de ce fait à servitude minière pour l’accès à l’école des garçons du
Centre et l’agrandissement du préau. Ce terrain appartenait anciennement à
Monsieur Larsimont-Mattez.
C’est le jeudi 9 mars 1911 que le conseil communal de Trazegnies
discute des soumissions pour la construction de la nouvelle maison commune.
L’offre retenue est celle de l’entreprise Alexandre Lemaire de Trazegnies pour
la somme de 115 096 francs avec ristourne de 5 000 francs pour récupération de
vieux matériaux.
Cependant, l’Echevin des Travaux Bricoult estime la soumission
de Lemaire trop élevée et demande une réadjudication et la suppression de
l’édification de la tour vu les mouvements miniers.Il s’ensuit une discussion
entre les conseillers Bricoult, Simon et Ghislain. Ces deux derniers demandent
le maintien de la tour. Marcel Simon et l’architecte provincial sont d’avis
qu’en présence du surenchérissement du prix des matériaux, il n’y a pas matière
à réadjudication. La soumission d’Alexandre Lemaître et l’érection de la tour
sont votées par 7 voix pour et une abstention (Monsieur Bricoult). Les autres
offres émanaient des firmes Pigeolet de Waterloo : 119 888 francs et
Renaud Augustin à Trazegnies : 122 097 francs.
Le 28 mars 1911 le Conseil des Hospices civils de Jumet approuve
les devis et cahier des charges établis par Marcel Simon pour l’adjudication de
la fourniture de mobilier, quincailleries, articles de vaisselle et de literie
nécessaires à l’hôpital-sanatorium de Jumet.
Le 26 novembre 1911, Madame Simon donne le jour à une petite
Yvonne.
En 1912, sur l’initiative de Messieurs Gillain
de Joncret et Siebertez de Charleroi, la Laiterie du Bois à Loverval sort de
terre le long de la Nationale 5. Les
plans de cet établissement renommé sont dressés par Marcel Simon. Le bâtiment
de briques rouges et en grès vert et rose a la forme d’un chalet et présente
des fenêtres à croisées munies de petits carreaux en verre bombé. La toiture
est en tuiles rouges et les boiseries extérieures sont de teintes verte et
blanche. Dans les années trente, on y adjoignit un parc d’attraction.
Actuellement, l’ancienne Laiterie du Bois est occupée par une succursale du
célèbre restaurant bruxellois Chez Léon.
Le 29 février 1913, le Conseil communal
de Monceau-sur-Sambre décide la construction d’une nouvelle maison communale.
Marcel Simon aidera son père à réaliser les plans de l’édifice. C’est lui qui
mènera les travaux à leur terme suite au décès de son père Alexandre.
Le 31 mars 1913, Marcel Simon guide M.
de Smet, envoyé du Ministre des Sciences et des Arts, venu se rendre compte de
l’intérêt architectural et historique du vieux château féodal de Trazegnies.
Cette visite récompense les innombrables démarches que lui et son père
Alexandre ont effectué pour sauver le vieux castel voué à la démolition. Marcel
Simon est convaincant, Monsieur de Smet convaincu. Le château de Trazegnies
continuera à faire partie du paysage local. L’acte d’achat de la partie du
château non affectée à l’usage de café fut signé au domicile de notre
architecte le soir même. Cet acte fut envoyé à la signature du Ministre le 3
avril 1913.
Le 5 octobre 1913, Marcel Simon
participe à la journée d’archéologie, organisée à l’occasion du cinquantenaire
de la Société d’Archéologie de Charleroi. C’est peut être cette journée qui
décida Marcel Simon d’adhérer en qualité de membre à la Société royale de
Paléontologie et d’Archéologie de l’Arrondissement de Charleroi. Le 11 mai
1913, Trazegnies est en liesse. Sa population participe aux festivités qui ont
lieu à l’occasion de l’inauguration de son hôtel communal. Des clichés de
l’époque nous montrent les rues de la cité des marquis pavoisées et parcourues par un
immense cortège.
Le 13 février 1916, la
Fédération des Universités populaires et Œuvres d’Education populaire est crée.
Elle a pour but de propager et de perfectionner l’instruction post-scolaire et se
dit neutre. Marcel Simon en sera un membre actif. Il assumera le secrétariat de
la commission D : voyages, excursions et folklore et donnera des
conférences.
Le 8 novembre
1916, Marcel Simon communique au Conseil communal de Trazegnies les plans et
rapports qu’il a établis pour la construction de locaux scolaires pour le 4ème
degré des filles au Conseil communal de Trazegnies. Le Conseil communal décide de les
soumettre aux autorités supérieures compétentes. A vérifier
Le
samedi 20 janvier 1917, notre architecte donne une conférence à l’école
industrielle de Trazegnies sur le thème « Nos vieilles demeures
wallonnes ». Il donnera à nouveau cette conférence le samedi 2 décembre
1919 mais, cette dernière bénéficiera d’une projection lumineuse.
Le 15 mars 1919, le Conseil communal de Trazegnies examine la
proposition d’achat des propriétés de feu Monsieur Joseph Van Arenborg, sises
près de l’hôtel communal. Les héritiers font une offre de vente : 10 000
francs pour l’habitation et 300 francs la verge pour le terrain formant le
reste de la propriété. Cette propriété longe le terrain communal et est
nécessaire pour la construction du 4ème degré des garçons,
l’agrandissement de la cour de récréation et de la place communale. Le Conseil
accepte cette offre trouvée avantageuse. Le prix de vente s’élève à 23 943
francs et payable de la main à la main. Le 6 avril 1919, Marcel Simon soumet
son avant-projet pour l’édification des classes pour le 4ème degré
des garçons (Ecoles du Centre). Le devis approximatif se monte à 290 000
francs. A propos de ce projet, le Bourgmestre fait remarquer que des locaux
spéciaux seront affectés à l’école industrielle et que la disposition des
bâtiments permettra de prolonger la place de l’hôtel communal. Marcel Simon
remet à ce même conseil communal le projet définitif des nouveaux locaux
destinés à l’école des filles du Centre. Le prix de la réalisation de ce projet
s’élève à 219 479 francs et 49 centimes. Le projet, prévoyant 7 classes et
l’aménagement de l’habitation de l’institutrice en chef, est admis à la
majorité.
Le 19/09/1919, il soumet au Conseil communal de Pont-à-Celles
un projet de maison communale et de groupe scolaire avec bibliothèque publique.
Ce projet, quoique plus modeste, présente des similitudes avec l’hôtel de ville
de Trazegnies et ne sera pas retenu.
En séance du Conseil communal du 9 août 1919, le bourgmestre
Rodolphe Delval propose d’approuver en urgence le projet de construction de
locaux pour le 4ème degré des garçons de l’école du Centre, l’école
industrielle et la bibliothèque. Il est donné connaissance des plans et devis
dressés par Monsieur l’ingénieur architecte Simon. La dépense est estimée à 432
529 francs et 81 centimes. Le projet est approuvé à l’unanimité vu le projet
dressé par Monsieur l’ingénieur architecte susnommé … et la bibliothèque
communale. Cependant, un contretemps vient freiner la vague de travaux
prévus par l’Administration communale en faveur de l’enseignement communal en
pleine expansion.
Le Conseil communal de Trazegnies siégeant en date du 14
septembre 1919 ajourne l’adjudication des travaux de gros œuvres pour la
construction des locaux scolaires destinés au 4ème degré de l’école
des filles du Centre (4 classes et vestiaire) faute d’adjudicataires.
Le 11 novembre
1919, Marcel soumet son projet de construction de monument aux morts au Conseil
communal de Trazegnies. Le projet prévoit son édification au pied du mur de la
tour de l’Hôtel de Ville. Le monument serait construit en petit granit
d’Ecaussines et les pierres blanches sculptées. Quant aux palmes en fer forgé
réalisées par Alexandre et les inscriptions, elles seraient dorées à l’or fin.
Une plaque en bronze avec inscriptions en relief serait également apposée. Le
devis estimatif est de 11 220 francs et 48 centimes. Marcel Simon s’adjoint le
concours du sculpteur Marcel Wolfers.
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Monument aux Morts de Trazegnies - Détail (Photo de l'auteur) |
Le monument
proposé représente la Victoire en armure et portant un heaume avec couronne de
lauriers, soulevant de la main gauche le voile qui recouvre la liste des noms
des soldats de la commune de Trazegnies morts pour la Patrie. En bas, sur le
coté droit de la statue de la Victoire, un coq fier se dresse sur la dépouille
de l’aigle allemand, au dos du monument, les noms de tous les soldats de
Trazegnies ayant participés au conflit.
L’échevin Rectem estime que l’emplacement choisi n’est
pas très propice et qu’il serait utile de choisir au sein du Conseil communal
une commission pour l’étude de ce projet, le cas échéant l’aménagement du fond
de la place serait à envisager. Le conseiller Decroly appuie l’observation
de Monsieur Rectem. Après un échange d’explications, le point est ajourné à une
séance ultérieure. A ce même conseil communal, le Bourgmestre donne lecture de
la lettre de démission de Marcel Simon de son poste de directeur de l’Ecole
industrielle et commerciale de Trazegnies. Sa démission est acceptée à
l’unanimité.
Au Conseil communal du 5 février 1920, les soumissions des
entrepreneurs pour les travaux d’agrandissement, amélioration et construction
des locaux du 4ème degré filles de l’Ecole du Centre sont proposées.
C’est l’offre de Macq Lié d’Ecaussines qui est retenue. Le montant de cette
offre est de 348 440 mille francs 70 centimes. Cette soumission est votée à
l’unanimité malgré qu’elle dépasse l’estimation de Marcel Simon de 123 640
francs. Néanmoins, ce surenchérissement résultait de l’augmentation du coût des
matériaux et de la main d’œuvre. Les
autres adjudicataires étaient : Arcq Cordier Julien de Waterloo pour la somme de 375 900 francs, Delaby, Alphonse et Herman,
Emile de La Hestre pour la somme de 377 190 francs, Capet, Théophile de
Bruxelles pour la somme de 414 500 francs, Lemaire, Alexandre de Trazegnies
pour la somme de 419 890 francs, Hilaire, Pigeolet et Degehel de Forest pour la
somme de 439 500 francs.
C’est également lors de ce conseil qu’il est donné connaissance
des lettres des Charbonnages de Courcelles-Nord par laquelle la société
charbonnière cède à titre gracieux, un terrain libre de toutes charges et
servitudes quelconques, situé à front de la rue de Pont-à-Celles, joignant
Sibille François et des autres côtés de la dite société, d’une contenance
totale de 10 ares afin de servir d’assiette aux écoles gardiennes que notre
commune doit construire. En effet, quelques temps avant, les classes
gardiennes et primaires s’étaient écroulées. L’écroulement était dû aux dégâts
miniers. Le Conseil communal accepta l’offre car … il est nécessaire de
reconstruire la classe gardienne éloignée des classes primaires c’est à dire
sur un autre terrain … Le terrain proposé appartenait précédemment à
l’ancien receveur communal Nicolas Van Arenborg.
En date du 19 février 1920, le
Conseil communal rediscute du projet de construction d’un monument dédié aux
soldats de Trazegnies morts au champ d’honneur en 14-18. Un échange
d’explications se produit entre les conseillers Degrouve, Decroly et Ramelot.
Le bourgmestre Rodolphe Delval déclare ne pas être très chaud partisan de ce
projet et après avoir écouté les réflexions de l’échevin Adolphe Rectem, il
fait remarquer qu’un emplacement plus favorable pour cet édifice pourrait être
celui de l’avant-cour de la propriété des frères Ramboux, propriété où
s’érigera la future Maison de Tous. Le Conseil se rallie à cette
proposition.
Le dimanche 7 mars 1920, Marcel
Simon est convié à une réunion à la maison communale de Trazegnies avec les
représentants des communes de Piéton, Forchies-la-Marche,
Chapelle-lez-Herlaimont, Gouy-lez-Piéton, Pont-à-Celles, Souvret et Trazegnies
afin de former un comité spécial d’études pour examiner la possibilité
d’établir un hospice intercommunal avec hôpital dans une des communes
représentées. Messieurs les docteurs Adant, Briart et Séverin sont également
présents. Le docteur Briart représente la commune de Chapelle-lez-Herlaimont.
La commission étudie une offre déposée par les frères Roeul pour la vente de
leur propriété sise le long de la route Gosselies-Roeulx, dans la traverse
de Trazegnies. L’offre est rejetée par l’assemblée à l’unanimité, les
bâtiments étant impropres à un usage hospitalier à cause des dégâts miniers. Le
comité spécial d’études décide de choisir un endroit convenable pour établit
des services hospitaliers et se penche sur les propositions des divers
emplacements proposés par Monsieur Dept à Gouy, Monsieur Delval à Trazegnies et
Monsieur Hannecart à Souvret. Etant incapable de se prononcer sur les
différents lieux présentés, le Comité sur proposition de Monsieur Delval arrête
de convoquer une réunion sur place afin de se rendre compte des avantages et
inconvénients présentés par les emplacements proposés. Les membres du Comité se
donnent rendez-vous pour le 12 mars courant à trois heures précises au puits de
Bascoup au chemin de Piéton.
Suite à la deuxième réunion du
Comité spécial d’études pour la création d’un hospice intercommunal, Marcel
Simon a adressé une lettre à Monsieur Ancele, Ministre des Travaux publics et à
Monsieur Jules Destrée, Ministre des Sciences et des Arts signalant l’intention
des communes intéressées par la création d’un hospice intercommunal et des
avantages qu’il y aurait à approprier à cet usage l’ancien château de
Trazegnies.
En date du 12 août 1920, Marcel
Simon fait rapport au Comité spécial d’études des résultats de sa démarche. Il
évoque ses pourparlers engagés avec Monsieur l’Ingénieur principal des Ponts et
Chaussées Monsieur Piens, chargé par le Ministre Ancele de le rencontrer. A
savoir : les communes intéressées par le projet sont-elles disposées à
prendre à leur charge le coût des travaux d’aménagement, d’appropriation et
d’entretien du vieux castel ?
Marcel Simon a répondu par la
négative à la question car la situation pécuniaire des communes intéressées ne
leur permet pas d’intervenir financièrement dans le projet. D’autant que la
construction appartient à l’Etat et que l’entretien de son patrimoine lui
incombe. L’assemblée présente se rallie à la façon de voir de son architecte.
En outre, Marcel Simon a signalé à Monsieur Piens que la Province du Hainaut et
le Ministère de l’Agriculture se devant de subsidier la construction d’un
nouvel hôpital accorderaient également leurs subsides pour l'adaptation du
château en hospice intercommunal. Dans ces conditions, la contribution du
Ministère des Travaux publics serait fortement allégée.
Les communes intéressées
loueraient à l’Etat l’immeuble pour l’affecter à l’usage précité. Marcel Simon
termine son rapport en disant que Monsieur Piens a demandé que chaque commune
intéressée adresse en urgence à l’architecte Simon une décision du Conseil
communal signalant qu’elles ne peuvent intervenir dans les frais de réparation
du château de Trazegnies et qu’elles sont prêtes à louer ce bâtiment à l’Etat
et de l’utiliser comme hospice intercommunal. L’assemblée donne son approbation
au rapport de Marcel Simon et décide d'envoyer à chaque commune intéressée un
modèle de la délibération, avec invitation de le renvoyer avant le 1er
septembre. Par la suite, Marcel Simon n’eut plus de nouvelles de Monsieur
Piens.
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Plan terrier du Château pour aménagement en hospice communal (Doc. Amis du Château de Trazegnies) |
Le 05 septembre 1920, le monument aux morts de Souvret est
inauguré. Conçu par M. Simon , il a été réalisé par les sculpteurs Herman
et Victor Voets. Le Journal de Charleroi du 4 septembre écrit au sujet du monument
qu’il est comme un véritable bijou d’art sculptural… Le mardi 7, le même
journal donne une description détaillée de la composition de l’œuvre
sculptée : une femme fièrement cabrée et brandissant un drapeau flottant
au vent soutient un soldat épuisé serrant contre sa poitrine les chaînes de
l’Oppression ennemie qu’il vient de briser.
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Monument aux Morts de Souvret -Détail (Photo de l'auteur) |
En date du 27 octobre 1920, Marcel Simon soumet au Conseil
communal de Trazegnies un projet de monument avec caveaux pour inhumer les
dépouilles des militaires trazegniens tombés pour la Patrie. Il est projeté de
construire ce monument au cimetière communal.
Le 3 novembre 1920, le
Gouverneur du Hainaut communique à la Commission royale des Monuments et des
Sites le projet de travaux de grosses réparations à effectuer aux toitures de
l’église Saint Nicolas de Frasnes-lez-Gosselies réalisé par Marcel Simon et
portant sur un montant de 18 791 francs et 75 centimes. Le projet reçoit un avis
favorable de la Commission le 25 novembre. Cette même année, la section locale
du Parti socialiste de Trazegnies bâtit sa Maison du Peuple sur base des plans
établis par Marcel Simon. Ce qui est assez cocasse puisque Marcel Simon est
membre du Parti libéral. Nous pouvons ajouter qu’il fut même député suppléant.
1921-1930
Le 6
mai 1921, Chapelle-lez-Herlaimont inaugure une haute stèle de grès et de
pierres en souvenir de ses enfants morts sur les champs de bataille et des
rescapés de la grande boucherie de 14/18. Ce monument de grès et de pierre est
l’œuvre de notre architecte. Pour la réalisation du monument, il sera fait
appel au sculpteur Renaux.
C’est dans le courant de cette même
année que l’ingénieur Simon Passelecq confie à Marcel Simon le soin d’établir
les plans de reconstruction de sa demeure détruite par un incendie. Par la
suite, ce bâtiment abritera pendant plusieurs années l’agence de la Banque Sud
belge de Charleroi. Il est toujours visible au 22, boulevard de l’Yser. Dans le
courant de 1922, la grosse tour Nord-Est du château de Trazegnies s’écroule.
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Maison de Simon Passelecq - Bd des Alliés à Charleroi (Photos de l'auteur) |
Début 1922, Marcel Simon s’associe à l’ingénieur Lucien
Hariga pour fonder un bureau technique à Gosselies. Les bureaux seront établis
au numéro 17 de l’Avenue du Progrès à Gosselies. Tout comme pour le bureau
d’études qu’il avait fondé à Namur avec son père, la nouvelle association offre
les mêmes services aux administrations et aux particuliers. Nous insisterons
quand même sur le fait que Marcel Simon et son associé s’occupe déjà à l’époque
d’épuration biologique.
En prévision de l'organisation de la semaine de concerts que doit donner l'organiste Léandre Vilain pour l'inauguration du Centre civique de Trazegnies en octobre 1922, Marcel Simon demande un devis au
facteur d’orgue Kerkhoff à Bruxelles pour le placement en location
d’un orgue de 20 jeux à 2 claviers.
Il insiste sur le fait que cet événement devrait avoir un retentisement à l'échelle nationale. Mais, cela ne sembla pas convaincre Monsieur Kerkhoff et c'est apparement la firme Anneessens qui répondra le plus favorablement à la demande.
Le 6 août 1922, Adolphe Rectem interpelle le Collège
échevinal en demandant si celui-ci s’est déjà préoccupé de l’achat de la
partie de prairie nécessaire et indispensable au dégagement de l’hôtel
communal. Le bourgmestre lui répond que les pourparlers sont entamés. Cette
année-là, le chauffage est installé dans l’hôtel communal de Trazegnies et un
chauffeur est désigné à titre provisoire en attendant la désignation d’un
concierge pour la maison commune. Le chauffage sert également à chauffer les
locaux de l’école des garçons.
En septembre, la parcelle de prairie devant servir de
dégagement de l’hôtel communal a été acquise. La place communale change de nom,
elle devient la Place Larsimont. Cette appellation a été votée à la
majorité par le Conseil communal moins 1 voix, celle dudit Larsimont. Le
Conseil communal du 08 septembre 1922 vote un subside pour l’inauguration de
la Maison de Tous qui aura lieu
le 22 octobre 1922.
Le 7 décembre 1922, Marcel Simon reçoit enfin des nouvelles
afférant à l’appropriation du château de Trazegnies en hospice intercommunal.
Un courrier lui annonce la venue du successeur de Monsieur Piens, Monsieur
Caulier au château de Trazegnies. Il ne sut jamais la suite donnée à cette
visite. Cependant, il se rend compte que l’on exagère l’importance des
mouvements miniers et partant le coût des travaux d’appropriation. Il décide
donc de dresser à ses frais un avant-projet et un devis sommaire des travaux à
exécuter. Alors qu’il effectue le relevé des travaux à accomplir, la grosse
tour du château s’effondre. Cela le décide à intervenir auprès de la Société
royale d’Archéologie de Charleroi pour tenter de nouvelles démarches auprès de
la Commission royale des Monuments et (devenue) des Sites.
Le 11 mars 1923, le Conseil communal vote en faveur du
placement d’une horloge dans la tour de la maison communale. Pour ce faire, le
Conseil charge la maison Fourdin de Malines d’installer une horloge pour la
somme de 1 100 francs. Dans la foulée, les conseillers confient l’installation
électrique à l’électricien Lejour de
Gouy-lez-Piéton pour la somme de 1 400 francs.
Le résultat fut que les membres de la Commission royale
vinrent se rendre compte sur place de l’état déplorable du castel de
Trazegnies. Suite à leur visite du 23 novembre 1923, ils envoyèrent un rapport
au ministre stipulant qu’il n’était pas question de remettre le château de
Trazegnies à l’Administration des Domaines pour être vendu au profit du Trésor.
Ils préconisèrent le sauvetage et la restauration des parties du château les
plus représentatives et l’élimination du paysage de l’aile gauche du castel due
à l’architecte Beyaerts ainsi que des communs reliant le donjon et l’entrée
fortifiée au corps de logis principal. Les membres de la Commission suggèrent
que l'Etat acquière la partie du château appartenant au cabaretier Samson pour
la somme de 24 000 francs.
Le Conseil communal du 02 décembre 1923 examine un décompte
dressé par Simon et accepté par l’entrepreneur A. Lemaire, excepté la réduction
de 740 francs concernant les frais supplémentaires de surveillance résultant
d’un retard dû à l’exécution supplémentaire d’une cave pour le chauffage de l’hôtel
communal et de la difficulté de se procurer des grès pour le soubassement de ce
même bâtiment. L’entrepreneur demande la remise de cette somme, estimant
injustifiée la somme demandée, la prolongation de la surveillance ne lui étant
pas entièrement imputable. Simon estime la demande assez fondée. En
conséquence, cette somme sera supprimée du décompte de l’entreprise.
Aucune décision n’ayant pas encore été prise au sujet de
l'appropriation du castel de Trazegnies à l’usage d’hospice intercommunal, Marcel
Simon adresse, à la Commission royale des Monuments et des Sites, en date du 27
décembre 1923 une note relative à l’aménagement du château en hôpital, un
avant-projet et un devis sommaire des travaux à effectuer. Il signale dans sa
lettre que si les pouvoirs publics belges ne consentent pas à faire les
sacrifices nécessaires pour conserver au pays son patrimoine artistique, il
a pensé à lancer une tombola internationale d’une valeur de 1 000 000 de francs
et de s’adresser aux associations artistiques étrangères pour nous aider à
conserver à notre région ce domaine si intéressant tant au point de vue de
l’histoire de l’architecture que des souvenirs historiques qui s’y attachent. Pour
conclure, il ose espérer que la Commission usera de toute son influence
auprès des pouvoirs publics pour faire aboutir le projet d’hospice communal.
En 1924, il réalise un avant-projet de construction d’une voie
directe Bruxelles-Charleroi. Il s’agit en fait d’une route électrique à
l’usage des automobilistes où les véhicules à essence seraient remplacés par
des véhicules marchant à l’électricité et fonctionneraient grâce à l’éclateur
de Maurice Leblanc. L’éclateur Leblanc était appelé selon Marcel Simon à
supplanter dans la production électrique les alternateurs. Au centre des deux
pistes réservées aux automobilistes, on trouverait une ligne de chemin de
fer réservée au transport des voyageurs. L’ancienne ligne ferroviaire étant
réservée au transport des marchandises. Supputant le développement du transport
aérien, Marcel Simon prévoyait également quatre aérodromes le long de cette
voie directe : Gosselies, Liberchies, Houtain-le-Val et Bruyère.
Le 28 avril 1924, il écrit à Monsieur Lagasse de Locht, le
Président de la Commission royale des Monuments et des Sites afin de lui
demander une entrevue pour lui confier diverses idées qui lui sont venues
concernant le château de Trazegnies : organiser à Bruxelles une
conférence-exposition sur le château, avec projections lumineuses dans le but
de constituer, avec les personnes présentes, un comité de défense ayant pour
mission d’étudier les moyens d’action et les mesures à prendre pour sauver le
chateau[sic] « Qu’en pensez-vous ?[sic]. Il termine sa missive en
disant attendre l’appréciation de Monsieur Lagasse de Locht. Il recevra une
réponse à son courrier le 7 mai l’invitant à donner une conférence au cours de
l’assemblée générale des membres effectifs et correspondants de la Commission
royale.
Le résultat de cette démarche débouche sur un échange de courrier
entre le Ministre des Beaux-Arts et le Ministre de l’Agriculture Ruzette. En
substance, le Ministre Ruzette est d’avis de démolir les bâtiments en ruine,
acquérir la partie du château occupée par le cabaret de Monsieur Samson, faire
don des bâtiments à l’Association intercommunale qui projetait d’y installer
un établissement hospitalier à charge pour cette association de restaurer ces
bâtiments… Comme il était à prévoir que les frais de démolition eussent
compensés par la vente de matériaux l’Etat n’aurait en somme eu à débourser que
la valeur de la propriété Samson soit 25 000 francs environ. Cependant, un
rapport daté du 4 juin 1924 fait état du refus de l’association intercommunale
de prendre en charge des travaux de restauration. Le Ministre Ruzette
conclut : Dans ces conditions, la question reste telle qu’elle se
présentait au début de l’année 1923… et je ne puis, pour ce qui concerne mon
Département que proposer la remise du Château à l’Administration des Domaines
pour être vendu au profit du Trésor… Le problème changerait évidemment d’aspect
si votre Département disposerait des crédits nécessaires à l’exécution des
travaux préconisés.
Le 10 décembre 1924, la Gazette de Charleroi titre A
Trazegnies : le château en ruines... L’auteur de l’article fait un
compte-rendu de l’état déplorable du vieux castel plein de nostalgie mais
néanmoins, remplit d’espoir. Il écrit en substance que Sans M. Marcel Simon
, âme de toute chose, il nous resterait très peu d’espoir... Grâce à M.
Marcel Simon – qui vient d’être nommé membre de la commission des monuments- le
château verra-t-il ses plaies fermées. L’auteur préconise également que Ainsi
que les membres de l’Union routière, si nous prenions la pelle et la truelle.
Organiser ce que l’on appellerait « La journée du château de
Trazegnies » ? Mais que n’a-t-on fait ?
Cependant le 13 décembre 1924, le Journal de Charleroi titre
quant à lui La ruine du château de
Trazegnies est un acte de vandalisme capitaliste. L’auteur de l’article,
sous le pseudonyme de Durandal, signale que bien avant la constitution du
Comité de défense du château de Trazegnies, le député socialiste de Courcelles
Joseph Vanderick avait dénoncé en son temps et en des termes énergiques l’abandon dans lequel a
été laissé le vieux castel féodal.
Durandal écrit également : La Presse libérale a publié
des articles dithyrambiques sur la constitution du fameux comité de défense et
l’on met en vedette, avec ostentation, le nom de M. Marcel Simon, député
libéral suppléant ! Que l’on rende hommage au talent, à la compétence de
M. Simon, architecte, parfait. Mais, que vient faire en ceci, je vous le
demande, sa qualité de député libéral suppléant ?? La bourgeoisie,
décidément, a bien de la peine à faire de grandes et belles choses d’une façon
tout à fait désintéressée. Elle a pour les siens des indulgences qui apparaissent répugnantes
à côté des sévérités dont elle accable ses adversaires. La vérité pourtant,
c’est que le délabrement déplorable de cet antique et admirable manoir est un
acte de vandalisme capitaliste.
En 1925, le monument érigé à Trazegnies en mémoire des
combattants de 14-18 n’est toujours pas payé et le Conseil communal, réunit en
séance le 8 août 1925, doit voté un emprunt de 37 000 francs pour honorer les
factures. A cette occasion, le conseiller Boisdequin déclare que l’architecte
ingénieur Marcel Simon n’a pas été sincère dans l’estimation de son devis.
Mais, la chose ne peut être prouvée. En effet, la délibération du conseil
communal de 1922 relative à ce point ne mentionne pas les paroles de Simon.
Elle indique uniquement la décision du conseil communal.
C'est également en 1925 qu'à la rue de la Marche, une cité ouvrière sort de terre. Les plans en ont été dressés par Marcel Simon.
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Trazegnies - Cité de la rue de la Marche (Photo de l'auteur) |
Pendant l’entre-deux-guerre, les
premiers immeubles à appartements édifiés sur plusieurs étages apparaissent à
Bruxelles. Ce qui donne lieu à des débats enflammés entre les pour et les
contre. C’est également à cette époque, en 1925, que Marcel Simon dessine les plans d’un
de ces immeubles à appartements multiples à l’angle des rues de la Glacière et
Félix Delhasse à Saint-Gilles. Immeuble
"qui
se caractérise par une délicate polychromie et de subtils décrochements".(Isabelle de Pange)
|
Saint-Gilles, n° 2 de la rue Félix Delhasse (Plan + photos John Collins) |
Toujours en 1925, notre
ingénieur-architecte signe les plans d’un immeuble à appartements qualifié de Style Beaux-Arts à construire au 117,
Boulevard Louis Schmidt à Etterbeek. On y retrouve, en bonne place, la fameuse ondulation à la Marcel Simon.
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Etterbeek - 117, Bd Louis Schmidt (Photo de l'auteur) |
Lors du
Conseil communal de Trazegnies du 12 avril 1926, il est demandé à M. Simon d’abandonner ses
honoraires quant au projet de la crypte
communale comme les parents, épouses et orphelins ont consenti à abandonner le
subside communal pour la construction de la crypte.
Dans la
foulée, il lui est commandé un nouveau projet avec 30 alvéoles au lieu de 24.
Au Conseil
communal de Trazegnies du 14 juin 1926, il est présenté un devis compté de M.
Simon. Il y est fait état du projet élaboré en 1921 et du nouveau projet
demandé d’un montant estimé à 29 074,28 francs.
Le 16 juillet 1926, Marcel Simon et quelques amis fondent la
société coopérative « Les Amis du Château de Trazegnies pour une durée de
trente ans. Une souscription est ouverte pour créer un fonds social. Marcel
Simon y souscrit pour cinquante parts d’une valeur de cent francs chacune. La
société ainsi créée se propose :
"D’organiser un musée régional du folklore, des souvenirs de
Trazegnies, de son développement, de ses industries.
D’aménager dans le parc un théâtre de plein air, d’exploiter un
café avec restaurant.
De rétablir les vieilles coutumes."
En 1927, une commission administrative pour la Maison de Tous est
constituée. Elle était composée de Marcel Simon, Jules Hautain, Franz
Binon, Louis Rayée, Fernand Henne, Camille Bouillon, Firmin Richard, Auguste
Boisdquin, Léon Cordier, Germain Dupond et Omer Castiaux (Conseil communal de
Trazegnies 11/11/1928).
Le 17 mars 1928, Marcel Simon est remplacé par Jules Renson, chef
d’école au sein de cette commission administrative de la Maison de Tous.
A cette date, Marcel Simon, délégué de la Province, démissionne de son poste à
la commission administrative de l’Ecole industrielle de Trazegnies. Cette
année-là, la tourelle du donjon menace
de s’écrouler. Marcel Simon décide de la faire redresser par un entrepreneur
local. Il charge son fils Georges, élève architecte à l’Université de Gand de
la direction de ce travail. La tour sera remise d’aplomb à l’aide de crics. Le
11 juillet, il assiste avec son fils Georges à la découverte des reliques de
Saint Laurent alors que l’on repousse l’autel de la chapelle castrale du
château en cours de restauration. Par la suite,
il invite le chanoine-archéologue Puissant à venir constater la
découverte. Malgré le souhait exprimé par le chanoine de voir les reliques
rester à leur emplacement, les reliques....
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Redressement Tour du Châtelet d'entrée du Château de Trazegnies. (Doc. "Amis du Château de Trazegnies) |
Le 19 février 1929,
l’Administration communale de Morlanwelz profite de la visite du roi Albert 1er
et de Monsieur Henri Heyman, ministre de l’Industrie et du Travail dans la
localité pour présenter un avant-projet de l’architecte Marcel Simon en vue de
l’édification de nouveaux locaux pour les écoles techniques et d’un futur musée
de l’Industrie. Le Conseil des Ministres du 24 février 1930 entérine le projet.
Néanmoins, l’approbation de l’avant-projet n’est décrochée que le 4 juin 1931.
Toutefois, le projet de façade n’est pas jugé assez sobre et doit être revu. La
première pierre des Ateliers du Musée professionnel de l’Etat est posée, par le
ministre Henri Heyman, le samedi 25 juin 1932. Les travaux de construction des
ateliers du Musée de l’Etat seront terminés en 1933.
1931-1940
Le 28 juin 1931, c’est la fête
au château. Celui que l’on nommait le chantre de la Wallonie, Jules
Cognioul y crée la chanson « Joli château du temps jadis », écrite
par Orisini Dewerpe et dédiée à Marcel Simon.
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Jules Cognoul, accompagné au piano par Orisin De chantant "Joli châteu du temps jadis" (Doc. "Amis du Château de Trazegnies") |
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Cette année-là, Marcel Simon
est élu membre suppléant de la Chambre des Représentants et réalise plusieurs
plans pour des villas situées à la Côte belge et utilise pour la réalisation
des murs son système de maçonnerie breveté SIM. Ce procédé consiste à un
appareillage de briques qui sont empilées de champ et forment un mur creux
comportant deux espaces vides. Le vide extérieur permet, par prises d’air
hautes et basses, de ventiler la maçonnerie et prévenir ainsi l’humidité. Le
vide intérieur inerte, constitue une enveloppe isolante contre le froid, la
chaleur et le bruit. Les piliers d’angle et l’ossature sont réalisés en béton
armé. Un article est d’ailleurs consacré à cette villa dans la revue « La
Technique des Travaux » en 1932.
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Brevet SIM (Doc. de l'auteur) |
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Diverses réalisations "SIM" à la Côte belge (Doc. de l'auteur) |
Le 15 juin 1932, la première
pierre des ateliers de l’Ecole professionnelle de Morlanwelz fut posée par le
Ministre Heymans. Marcel Simon en avait établi les plans. L’ensemble comportait
un vaste hall de 39 X 44 m dont le rez-de-chaussée était affecté aux machines-outils, le premier étage à
l’électricité et à l’ajustage et le deuxième étage au travail du bois. La
structure du hall était métallique, les gîtages constitués de hourdis creux
Eternit entre poutrelles et le remplissage en béton BIMS. Des locaux fermés à
front de la rue Moyaux abritaient la forge, le magasin à fer, les collages et
peintures des bois et les appareillages électriques.
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Institut technique de Morlanwelz (Photos de l'auteur) |
En 1934, la commune de
Trazegnies décide d’ouvrir une rue entre l’ancienne place communale et le
chemin n°4. Marcel Simon en dresse le projet de plan d’alignement et adresse un
rapport à ce sujet à la Commission royale des Monuments et des Sites en date du
31 mars 1934. En effet, l’administration communale de Trazegnies prévoyait de
supprimer l’ancienne entrée du parc du château de Trazegnies. Marcel Simon a
donc rencontré les Bourgmestre et Echevin des Travaux et leur a proposé de
conserver l’entrée-poterne avec son passage originel et de, pour réserver
l’avenir, d’acheter la partie adjacente au pavillon d’entrée et d’adopter
un autre tracé. Les deux mandataires communaux se sont rangés à l’avis de notre
architecte et vont même proposer l’achat et la restauration de l’antique
poterne. Marcel Simon demande donc à la Commission royale de faire classer la
dite-entrée. Il est à noter que Marcel Simon était devenu membre correspondant
de la Commission.
Après la visite des écoles techniques de Morlanwelz en date du 6
octobre 1934 par le Ministre de l’Instruction publique Victor Maistriau, ce
dernier répond aux attentes du pouvoir local en inscrivant au budget de son
département la somme de 1 000 000 de francs pour les travaux d’agrandissement
des locaux des écoles techniques. Marcel Simon propose au Ministre un projet
pour la construction de douze classes de cours et la clôture des travaux du
laboratoire d’électricité. Le Ministre atermoie mais, la commission
administrative de l’école persiste dans son projet et prévoit même de relier
tous les bâtiments par la construction d’une façade en harmonie avec les
diverses constructions déjà existantes.
|
Morlanwez - Institut technique - façade latéral gauche et arrière du bâtiment (Doc. Famille SIMON) |
Le 25 juillet 1935, les ministres de
l’Instruction publique, François Bovesse et des Affaires économiques Ph. Van
Isacker visitent l’école et décident de demander un nouveau plan ne prévoyant
que la construction des locaux strictement nécessaires. Il faudra huit années
de négociation pour que l’Etat prenne à sa charge les écoles techniques de
Morlanwelz. Les travaux d’aménagement nécessaires seront finis au printemps
1939.
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Entrée de l'Institut technique de Morlanwelz (Photo de l'auteur) |
C’est également en octobre 1934 que les enfants de Marcel et Berthe Simon
se fiancent.
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Les époux Simon et leurs enfants (Doc. Famille SIMON) |
En septembre 1936, les
autorités communales de Trazegnies demandent à notre architecte une estimation
du coût pour la construction d’une école moyenne mixte à Trazegnies. Le montant
de l’estimation s’élève à 2 000 000 francs avec subside de l’Etat. Le conseil
communal du 29 courant vote un oui de principe. L’Administration communale
demande à Simon de lui soumettre un avant-projet. Ce qu’il fait pour le conseil
communal du 16 mars 1937. La part communale s’élèverait à un tiers des
dépenses. Cependant, l’Etat pourrait prendre en charge la totalité de la
dépense. En février 1938, le groupe scolaire à Herstal est terminé. Un article
paru dans la revue « Perspective » signale que Marcel Simon tira du
programme imposé et du terrain qui était mis à sa disposition,... , le parti
maximum. La nouvelle école d’une architecture simple et fonctionnelle,... Il
est à noter qu’une fois de plus, Marcel Simon a utilisé son appareillage de
maçonnerie SIM et le grès.
|
Vue d'ensemble de la Place Larsimont avec les écoles à droite (Doc. "Savoir et Beauté") |
C’est semble-t-il à cette époque qu’est achevé le
nouveau bâtiment de l’Ecole communale de Jette réalisé à partir des plans
dressés par Marcel Simon et que l’importante partie des services administratifs
et des classes de cours de l’école technique de Morlanwez fut construite par
Marcel Simon et son fils Georges, fraîchement émoulu de l’Université de Gand.
Le 31 octobre 1938, Marcel Simon est fait chevalier de l’Ordre de Léopold.
1939 voit l’achèvement des travaux de transformation et
d’agrandissement du pensionnat de l’Ecole normale de l’Etat à Andenne ainsi que
la construction de nouveaux bâtiments scolaires. Ce magnifique projet de Marcel
Simon et d’Achille Simon, d’Andenne, comprenait outre les nouveaux locaux scolaires
une superbe piscine ainsi que des abris anti-gaz. N’oublions pas que nous
étions à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
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Ecole normale d'Andennes (Photos de l'auteur) |
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Ecole normale d'Andennes - Entrée du pensionnat (Photos de l'auteur) |
Cette même année en
collaboration avec son fils Georges, il réalise les plans des Ecoles moyennes
de l’Etat pour filles et pour garçons à Paturage.
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Ecole moyenne des Filles de Pâturages |
1941-1947
En 1941, il réalise les plans d’une maison de campagne très
cossue en bordure de la route Fleurus-Gembloux à Mainil. La production d’eau
chaude est d’une facture très moderne. En effet, le boiler est chauffé en hiver
par la chaudière et en été par la cuisinière. Comme nous sommes sous
l’Occupation, un abri antiaérien est installé en dessous de la salle à manger.
Le vestibule d’entrée était de toute beauté avec son pavement et son escalier
en marbre Lunel uni et vert des Alpes. La rampe était en fer forgé et la main
courante en bronze. Actuellement, cette villa est devenue un hôtel quatre
étoiles appelé « La Gloriette ».
|
La Gloriette à Gembloux + plans intérieur (Doc. de l'auteur)
|
En 1942, une nouvelle cité ouvrière est sortie de terre au Bultia sur base des plans dressés par le bureau d'architecte Marcel Simon.
|
Trazegnies - Cité du Bultia (Photos de l'auteur) |
Suite à l’assassinat le 17 août
1944 du bourgmestre du Grand Charleroi Oswald Englebin, il fut victime des
représailles des rexistes. En effet quinze jours avant, lors d’un souper, Englebin
avait déclaré à Henri Merlot, sans donner de détails, que si quelque chose de
fâcheux lui arrivait qu’il fallait aller voir du côté de chez Marcel Simon. En
effet, Marcel Simon refusa de lui serrer la main. Ce fut la fin d’une grande
amitié.
A la fin de la guerre,
l’événement fit l’objet d’une reconstitution immortalisée par une photographie montrant Marcel Simon devant la grille de sa
propriété refusant avec une moue de mépris la main tendue d’Englebin. Mais,
revenons à la tragédie du Rognac.
|
Marcel Simon refusant de serrer la main d'Englebin (Doc. Famille SIMON) |
Une première visite à son
domicile le jour de l’attentat vers 18 heures s’étant soldée par un échec, les
rexistes revinrent le lendemain vers 5 heures et demi du matin à bord de cinq voitures et boutèrent
le feu à son habitation. On ne put sauver du sinistre que quelques tableaux et
objets d’art épargnés par le feu et l’eau. Il fallut plus de 2 heures trente
aux pompiers venus de Charleroi pour éteindre l’incendie.
|
Domicile de Marcel Simon après l'incendie (Doc. Famille SIMON) |
Le propriétaire des
lieux s’étant réfugié à la Côte belge, ils emmenèrent la préposée à la garde de
la maison, Elizabeth De Ridder à la rue du Rognac. La malheureuse y fut abattue
par Matthys et Pévenasse. Quand le corps de la malheureuse femme put être
récupéré, Marcel Simon insista fortement pour qu’une chapelle ardente soit
érigée, en l’honneur de la victime, dans l’avant-cour de sa propriété dévastée.
Elisabeth De Ridder fut inhumée au cimetière de Trazegnies le 9 septembre 1944.
|
Chapelle ardente à la mémoire d'Elisabeth De Ridder (Doc. Famille SIMON) |
Par la suite, Marcel Simon nia
toute participation à l’attentat qui coûta la vie au bourgmestre du Grand
Charleroi. Sa maison ayant été détruite, Marcel Simon fut relogé par
l’Administration communale de Trazegnies dans la maison dont il avait dressé
les plans pour le député-bourgmestre Rodolphe Delval.
|
Maison Delval |
Le 20 octobre 1944, une
association pour l’érection d’un monument aux Patriotes martyrs du 18 août 1944
à Courcelles voit le jour. Le 18 janvier 1945, une réunion a lieu entre les
représentants des différents mouvements de patriotiques et des personnalités
politiques de la région de Charleroi pour décider de l’endroit où édifier le
monument commémoratif et des moyens. Une maquette du projet de mausolée
réalisée par M. Simon est remise à chaque membre présent. Quant à
l’emplacement, l’assemblée ne se range pas à l’avis de Tirou, bourgmestre de
Charleroi, qui souhaitait ériger une basilique en hommage à toutes les victimes
du Grand Charleroi dans Charleroi et édifier un simple tumulus sur les lieux de
la tragédie de Sart-lez-Moulin. Les participants à la réunion optent pour le
lieu du crime du 18 août. Monsieur Nitelet demande si un concours a été
organisé pour le projet de monument. Aucun concours n’ayant été prévu, le
président donne les raisons qui ont incité à demander le concours de Marcel
Simon. Le mausolée fut inauguré le 5 septembre 1920 en présence des autorités
locales et régionales.
|
Carte de souscription pour l'édification du Mémorial du 18 août (Coll. de l'auteur) |
L’après-guerre voit la reprise
des grands travaux à Charleroi et le projet de remblaiement de l’ancien lit de
la Sambre resurgit. Les riverains voient d’un mauvais oeil le projet des
architectes André et Leborgne et font appel à Marcel Simon en qualité d’expert.
Ce
dernier qui a soumis à la Ville de Charleroi un projet de voûtement, parking et
marché couvert sur la Sambre, pense que le projet adopté par la Ville est
antihygiénique car ce projet fait passé la grande circulation routière par
le centre-ville (*).
|
Projet de Marcel Simon pour le Boulevard Tirou (Coll. de l'auteur) |
Son
avis ne sera pas retenu. La mise sous profil de la rivière du Piéton ayant été
décidée lors du Conseil communal de Charleroi du 29 juin 1945, le temple
maçonnique de la rue Dagnelies doit être démoli à la demande de
l’Administration communale de Charleroi. La ville de Charleroi propose donc de
reconstruire le temple maçonnique, à ses frais, à la rue Ferrer. La loge
maçonnique charge Marcel Simon de dresser les plans de son nouveau lieu de
réunion. Le coût du nouveau temple de style égyptien, imaginé par notre
architecte, est jugé trop onéreux par la Ville qui demande à ce qu’elle soit
revue.
C’est Georges Simon qui concevra les nouveaux plans et mènera la
construction du temple à son terme. Pour la petite histoire, la Société civile
« La Sambre » louera pendant plusieurs mois, pour la somme de 6 000
francs l’an, quelques salles du vénérable château de Trazegnies afin que la
loge maçonnique de Charleroi puisse tenir ses réunions pendant les travaux de
construction de son nouveau fanum. La société « La Sambre » réalisa
au 1er janvier 1946, des travaux de restauration intérieure au
château pour un montant de 7 026 francs. Une fois encore, il est fait appel
à lui pour la construction d’un vaste préau-garage à bicyclettes ainsi que de
nouvelles classes pour l’Institut technique de Morlanwelz.
En 1947, Marcel Simon aidé de
son fils Georges termine les travaux de l’atelier de soudure de l’école
technique de Morlanwelz. Le 3 avril 1947, le Conseil communal de Trazegnies
accepte la démission de l’architecte Léon Cordier en qualité d’auteur de projet
du plan d’aménagement de la commune. En effet, celui-ci est nommé
bourgmestre de la commune de Trazegnies.
Sa nouvelle charge lui interdit de mener
à terme l’élaboration du plan d’aménagement communal. Marcel Simon est désigné
à l’unanimité pour le remplacer.
|
Plan d'aménagement du Quartier Saint Joseph à Trazegnies (Doc. Famille SIMON) |
Le 4 septembre, le Conseil
communal de Trazegnies décide à l’unanimité de confier à Marcel Simon
l’avant-projet et, le cas échéant, le projet définitif des travaux d’égouttage
des rues de Chapelle, du Gros Bec, de Fastoumont et du Butia. Par la suite, la
commune de Trazegnies lui demandera également d’élaborer l’avant-projet
d’amélioration de la place Albert 1er. Suite au décès de Marcel
Simon, c’est l’architecte Edgard Verleye qui sera chargé de celui-ci.
Souffrant depuis longtemps
d’une angine de poitrine, Marcel Simon est mort dans son lit le dimanche 22
juin 1947 terrassé par une crise cardiaque. Il devait se rendre dans sa famille
à Bruxelles le dimanche. Il sera inhumé le mercredi 25 juin après-midi au
cimetière de Trazegnies sous un soleil éclatant. Parmi l’assistance, l’on
pouvait reconnaître le bâtonnier Paternoster, le juge Clément, le directeur de
la Nouvelle Gazette Dupriez, le général Coppens, le directeur de l’Université
du Travail de Charleroi Grandmaître, le bourgmestre de Trazegnies ainsi que des
membres de l’Association des Ingénieurs de Gand, de l’Association royale des
Architectes de l’Arrondissement de Charleroi.
Divers discours furent prononcés.
|
Avis nécrologique Journal de Charleroi (Doc. Archives de la Ville de Charleroi) |
A la levée du corps, ce fut le
bourgmestre Cordier qui prit la parole en premier : M. Marcel Simon était animé d’une
volonté qui créait et lui permettait de triompher de tout. Outre son
occupation individuelle, sa débordante activité s’étendait aux oeuvres scolaires,
aux établissements d ‘éducation populaire et d’associations sociales. Il
manifestait en toutes circonstances sa bonté. On ne faisait jamais appel
en vain à sa générosité pour soulager la misère humaine. Ensuite, ce fut au
tour du général Coppens, membre du Suprême conseil des Francs-maçons de
Belgique de prononcer un discours à sa mémoire où il rappela que Marcel Simon
venait d’obtenir le 33e et ultime Degré du Rite et était appelé à
siéger au Collège des Grands Inspecteurs généraux. Après, M. Navarre, président de l’Association des
Ingénieurs sortis de Gand évoqua le défunt en tant qu’ingénieur distingué au
coeur généreux et de grand mérite.
|
Levée du corps (Doc. Famille SIMON) |
Pour se rendre au cimetière de
Trazegnies, le cortège funèbre était précédé du drapeau du Cercle rationaliste
de Trazegnies. Avant la mise en caveau, l’architecte Edgard Clerckx,
représentant l’Association royale des Architectes , parle de l’activité
professionnelle de M. Simon. M. Everaerts, administrateur du Grand hôtel
Siebertz, lui succéda et dit : M. Simon, par sa qualité
d’administrateur et de président, donna à cet établissement un essor toujours
plus grand. C’était un administrateur d’élite et un ami dévoué dont on gardera
éternellement le souvenir. Pour conclure, le notaire Henry Gyssens, au nom
de la loge, exalta l’oeuvre réalisée dans le pays wallon par ce noble coeur
et grand patriote qu’était Marcel Simon. C’était la bonté même, toujours
souriant, toujours cordial et affable.
(*) L’idée d’élargir le
Pont-de-Sambre jusqu’au Pont-neuf afin afin de construire un immense hall des
expositions avait déjà été émise le 15 septembre dans un quotidien carolo.
Membre correspondant de la Commission royale des monuments et des
sites.
Président de la « Société
des Bétons du Centre » à Bascoup et de la « Société Grand Hôtel
Sieberz » de Charleroi. Il était également administrateur de la
« Société des Grès de Bouffioulx ».
Franc-maçon.Chevalier de l’ordre de
léopold.
Ondulation marcel.
Réalisations non citées dans la notice biographique
Habitations à bon marché à
Marchienne-au-Pont.
Maison du Peuple et coopérative
de Trazegnies.1921-1922 ??
Villa de toute beauté située
sur la route Lobbes-Beaumont à Ragnies.
Comptoir du Centre à
Trazegnies. Actuellement « Crédit à l’Industrie ». La façade était
recouverte de plaquettes de grès d’art Roger Guérin de Bouffioulx.
Lycée de l’Etat pour filles de
Châtelet (1ère partie)
Extension du charbonnage
d’Helchteren-Zolder.
Maison et école communale
d’Obaix.
Les Ateliers Verset à
Trazegnies.
Projet Gare du Midi (jonction
Nord-Midi) en collaboration avec son fils Georges.
Projet de restauration de la Place d’Armes à Namur, avec un
clocher bulbeux au centre et deux tours aux angles, inspirés du style mosan de
la Renaissance.
Le home E. Pecher à
Sint-Idesbald.
Ecole à Lommel.Ecole à Petit-Jamine.
Ecole de Bouffioulx.
Ecoles de La Louvière.
Ecoles de Attenhoven.
Ecoles de
Wavre-Sainte-Catherine.Ecoles à Goutroux.
Villa de Soupart, Arthur à
Oostduinkerke.
Villa de Georges Hubinon à
Oostduinkerke.
Villa de Léon Béro à Oostduikerke.Usine de la S.A. des Grès de
Bouffioulx.
Villa du docteur Strumanne à
Montignies-sur-Sambre.
Bungalow de Jules Dubois à
Loverval.
Habitation de Monsieur Cheval à
Loverval.Ecole à Solre-Saint-Géry.
Ecole à Vilvorde.Ecole à Seraing – cl. Séparées.
Ecole à Herstal.
Cité rue de Forchies à
Trazegnies.
Bungalow de Charles Vander Elst
à Marcinelle Hublinbu.
Bungalow de Monsieur Mertens à
Marcinelle-Hublinbu.
Bungalow Piraux-Dufer à
Loverval.
Bungalow Fernand Briart à La
Hestre.
Garage-canot Fernand Dewendre à
Landelies.
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N.M.
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Simonis, Joëlle
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Hainaut, terre d’Art : les architectes,
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Hainaut, terre d’Art : les architectes,
« Savoir
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année, n° spécial, 12/1923, p. 417-418
Verset,
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Les
vieilles pierres ont un passé à défendre :
ce
vestige du temps féodal ne disparaîtra pas :
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